Une étude décrypte les salaires des Français

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
A l'heure où le gouvernement planche sur le pouvoir d'achat et les salaires des Français, le ministère de l'Emploi vient de publier une étude qui montre que l'écart entre les salaires des cadres et des ouvriers s'est légèrement resserré sur la période 1996-2004. De son côté, la différence des rémunérations entre hommes et femmes oscille entre 9% et 25%.

Ce n'est pas une surprise. Pour gagner un salaire élevé, il vaut mieux être un homme, travailler dans une grande entreprise et être cadre, de préférence dans l'énergie, la finance ou l'automobile. Selon une étude publiée par le ministère de l'Emploi, les 10% de salariés les mieux payés du privé gagnent un salaire net, primes et avantages inclus, environ trois fois supérieur aux 10% les moins bien payés. L'écart s'est toutefois "légèrement" tassé entre 1996 et 2004 passant de 3,06 à 2,97. En 2004, la France connaît donc "la dispersion des salaires la plus faible depuis 50 ans pour les salariés à temps complet", souligne l'étude qui ne prend pas en compte les intérimaires, les salariés agricoles et les agents des collectivités territoriales et des hôpitaux publics.

La revalorisation du Smic explique en grande partie le resserrement. Selon l'étude, "le rétrécissement de l'éventail salarial est essentiellement dû à la plus forte progression" des rémunérations des 10% de salariés les moins payés, proches du salaire minimum. Le Smic horaire a été fortement revalorisé en 2003 et 2004 pour compenser le passage du temps de travail à 35 heures, les entreprises bénéficiant de contreparties sous forme de réductions de cotisations sociales.

L'écart des salaires entre hommes et femmes se réduit aussi progressivement mais les disparités sont grandes. Au plus bas de l'échelle salariale, une femme en 2004 gagne 9,3% de moins qu'un homme, au lieu de 10,1% de moins en 1996. En haut de l'échelle, parmi les cadres notamment, elle gagne 25,2% de moins que son collègue masculin (-27,2% en 1996). Le salaire médian (en dessous duquel se situent les 50% de personnes les moins bien payées) approche les 19.000 euros par an pour les hommes, contre environ 16.000 euros pour les femmes. Les 10% d'hommes les mieux payés gagnent plus de 39.000 euros par an, soit au moins 10.000 euros de plus que les 10% femmes les mieux payées.

Les cadres "sont les salariés les mieux rémunérés" avec un salaire médian 2004 de 35.697 euros mais il vaut mieux désormais être ouvrier (15.607 euros) qu'employé (14.569 euros). En dix ans, les ouvriers (hors intérimaires) ont supplanté les employés dans la hiérarchie des salaires. Cela tient au fait que les nouveaux emplois du tertiaire sont "globalement moins bien rémunérés", souligne l'étude. Par secteur d'activité, il vaut mieux viser l'énergie pour les ouvriers, la finance pour les cadres. Le secteur automobile passe de la 5e à la 3e place dans la hiérarchie des secteurs les mieux payés. Par taille d'entreprise, les PME sont "les principaux employeurs de salariés à bas salaire proche du Smic".