Un second front s'ouvre au Liban

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les craintes de voir un nouveau conflit ensanglanter le Liban se sont accentuées ce lundi. Alors que l'armée libanaise combat toujours les islamistes du Fatah al Islam au camp de Nahr al Bared, où la crise est entrée dimanche dans sa troisième semaine, des combattants islamistes ont attaqué les forces libanaises à Aïn al Hiloueh, le principal camp de réfugiés palestiniens du pays.

La situation ne s'améliore pas au Liban. Depuis seize jours, l'armée libanaise tente de contraindre à la reddition des djihadistes retranchés dans le camp de Nahr Al Bared, dans le Nord, mais l'apparition lundi d'un nouveau foyer de violences à Aïn al Hiloueh, au Sud, laisse craindre désormais une extension des combats. Les accrochages dans ce camp, le plus grand du pays avec quelque 70.000 réfugiés, ont éclaté dimanche. Deux soldats libanais, un civil et deux activistes ont été tués, d'après des sources militaires. Des témoins ont rapporté que des miliciens du Djound al Cham, organisation sunnite armée, avaient affronté des soldats libanais à trois reprises au moins depuis la nuit de dimanche à lundi. Les combats, déclenchés par les islamistes, ont également fait cinq blessés, dont trois soldats. L'ouverture de ce second front laisse penser que les militants armés tentent de desserrer l'étau qui se referme sur les combattants retranchés à Nahr al Bared. Mais aucun lien n'a été établi entre le Fatah al Islam et le Djound al Cham. Dans le Nord, l'armée libanaise a de nouveau pilonné dans la nuit de dimanche à lundi les positions des miliciens du Fatah al Islam dans le camp de Nahr al Bared, où les combattants refusent obstinément toute idée de reddition. Dans un communiqué diffusé tard dimanche soir, l'état-major de l'armée libanaise fait état "d'attaques persistantes contre l'armée par des groupes armés de camps palestiniens". L'armée libanaise "exhorte toutes les factions palestiniennes et l'ensemble de la classe politique libanaise à adopter une position décisive pour que ces camps ne deviennent pas une source de luttes civiles qui sapent la stabilité de notre nation". Depuis le 20 mai, date des premiers affrontements, au moins 113 personnes ont trouvé la mort dans ces violences, les plus graves affrontements intérieurs qu'ait vécus le Liban depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990. Plus de la moitié des 40.000 réfugiés palestiniens qui vivaient à Nahr al Bared ont fui les combats et l'aggravation de leurs conditions de vie.