Un remaniement "sauve-qui-peut"

Pour Jean-Marc Ayrault, le départ de MAM montre que "l'eau prend de toutes parts" au gouvernement.
Pour Jean-Marc Ayrault, le départ de MAM montre que "l'eau prend de toutes parts" au gouvernement. © REUTERS
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avec le service politique d'Europe 1 et agences
Pour la gauche, le départ de MAM marque "l’échec de la diplomatie française".

Avec le départ de Michèle Alliot-Marie dimanche, l’opposition a eu gain de cause, elle qui réclament la démission de l’ex-ministre des Affaires étrangères depuis de longues semaines. Pour autant, les leaders de la gauche n’ont pas manqué de critiquer le remaniement ainsi opéré, tant sur le fond que sur la forme.

 

"Ce remaniement aurait pu attendre les élections cantonales. S’il est fait dans l’urgence, c’est que l’eau prend de toutes parts. C’est ce que j’appelle le sauve-qui-peut", a ainsi réagi Jean-Marc Ayrault, joint par Europe 1. Le patron des députés PS a réfuté toute "cabale" contre MAM. "Ce qui est en cause, c’est la politique étrangère de la France où, en plus des erreurs politiques de Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie a fait des erreurs personnelles", a-t-il jugé.

 

Ecoutez Jean-Marc Ayrault :

François Hollande est sur la même ligne. "C'est un échec de la diplomatie française, mais aussi de celui qui l'a portée, c'est à dire le chef de l'Etat", a déclaré le candidat potentiel aux primaires socialistes, sur RFI/TV5-Le Monde. "Il arrive aujourd'hui la conséquence de tout ce qui s'est produit tout au long d'un mandat depuis 2007", a-t-il poursuivi, critiquant "une suite de maladresses portées par le président depuis le début de son mandat".

 

 

Le son de cloche est évidemment bien différent à droite. Le ministre de l'Industrie Eric Besson a regretté le départ de son ex-collègue. "C'est une femme de qualité qui quitte le gouvernement, certes en difficulté depuis un mois et demi pour les affaires que l'on connaît, mais une femme d'expérience et de qualité", a déclaré le ministre de l’Industrie, interrogé lors d'une émission politique France Inter/i-Télé/Le Monde/Dailymotion. L’ancien socialiste a tout de même reconnu quelques maladresses. "Est-ce que ça méritait cette espèce de psychodrame politique ? Je n'en suis pas persuadé", a-t-il conclu.