Un mois après les violences, Birmanie reste fermée aux journalistes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Fin septembre, les manifestations de moines birmans, rejoints par la population civile, ont été réprimées dans le sang par la junte au pouvoir. Bilan : au moins 13 morts. Un mois après, le travail des journalistes sur place est toujours aussi difficile. Pour preuve : le témoignage de l'envoyé spécial d'Europe 1, Nicolas Tonev, contraint de quitter la Birmanie sous la pression des forces de l'ordre.

13 morts au moins, des jours et des jours de répression violente, des condamnations d'une grande partie de la communauté internationale : et après ? Un mois après la vague de violence qui a secoué la Birmanie et mis la junte militaire au pouvoir sous le feu des projecteurs internationaux, les nouvelles filtrent toujours au compte goutte depuis Rangoun. Le travail des journalistes sur place reste sur place extrêmement compliqué comme le montrent les difficultés rencontrées par Nicolas Tonev, l'envoyé spécial d'Europe 1.

Nicolas Tonev était parti enquêter sur un possible charnier à 40 kilomètres de Rangoun, indiqué par des témoins birmans. Les militaires se seraient débarrassés de 150 à 200 corps de bonzes dans ce crématorium. Surveillé pendant cette enquête puis arrêté et fouillé, Nicolas Tonev a préféré quitter la Birmanie face à la pression du régime qui menaçait de l'accuser de trafic de drogue, un des pires chefs d'accusation possibles dans le pays. Même si les forces de l'ordre sont moins visibles dans les rues birmanes, il a en tous cas constaté que la population locale préférait se taire pour éviter les représailles. Une auto-censure plus efficace que la censure.

Dans le même temps, la mobilisation internationale semble faiblir. Pour preuve, l'appel à manifester lancé par des organisations des droits de l'homme dans douze villes à travers le monde a été très peu suivi. Il s'agissait de se réunir devant les représentations diplomatiques chinoises à Londres, Paris, Sydney ou New-York pour protester notamment contre l'assignation à résidence d'Aung San Suu Kyi. Les manifestants étaient 80 à Londres, 30 à Paris.