Un maire appose "laïcité" sur son fronton

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Hélène Favier , modifié à

Cette décision a provoqué l'intervention de la préfecture d'Indre-et-Loire et l'ire de l'UMP.

Il n’a demandé l’avis de personne. Ni de son conseil municipal, ni de la préfecture. Le maire PS de Joué-lès-Tours a fait apposer la semaine dernière la mention "Laïcité" sur le fronton de sa maire. Le terme, en lettres bleues, a été placé juste au-dessous de la devise "Liberté-Egalité-Fraternité".

"Contre une banalisation du fait religieux"

"Après le discours de Nicolas Sarkozy sur la laïcité positive en 2007, le débat très glauque sur l'identité nationale, la loi sur la burqa, (...) la restauration rapide hallal, je me suis dit qu'il fallait entrer en résistance contre une banalisation du fait religieux dans la vie publique", s’est justifié mardi le maire, Philippe Le Breton.

"Je ne stigmatise aucune religion, je veux que toute religion soit respectée, mais il y a des lieux de culte pour cela", a-t-il ajouté.

Colère de la préfecture

Mais cette décision lui vaut un rappel à l’ordre de la préfecture. Le préfet, Joël Fily a notifié au maire que "bien que la laïcité soit un principe à valeur constitutionnelle, les termes de la devise "Liberté-Egalité-Fraternité" sont fixés depuis 1946 par les Constitutions (1946 et 1958) et que seul le pouvoir constituant (...) peut la modifier".

"L'argumentaire du préfet ne vaut pas un clou", a simplement rétorqué Philippe Le Breton qui a rappelé qu'une initiative du même type avait été prise avant lui par le maire UMP d'Etampes. Toutefois, "si ça doit faire polémique, j'enlèverai l'inscription", a-t-il concédé dans les colonnes de la Nouvelle République.

L'Ire de l'opposition

Les élus de l'opposition municipale se sont dit quant à eux "scandalisés" dans un communiqué, déplorant qu'il n'ait "même pas demandé l'avis du conseil municipal" et lui demandant de retirer la mention.