Un député UMP propose son siège à Villepin

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a été mis en examen dans le cadre de l'affaire Clearstream et a fait appel du contrôle judiciaire qui lui a été imposé par les juges. Ses partisans sont indignés de ce qu'ils considèrent comme de l'acharnement. Le député UMP Jean-Pierre Grand lui a proposé son siège à l'Assemblée Nationale pour qu'il revienne à la vie politique.

Dominique de Villepin, mis en examen depuis vendredi dans le cadre de l'affaire Clearstream, compte encore des partisans. Pour preuve, le député UMP Jean-Pierre Grand lui propose son siège à l'Assemblée Nationale, dans une interview au Journal du dimanche. "En traitant Dominique de Villepin comme s'il était à la tête d'un réseau de trafiquants de drogue, les juges et les policiers portent atteinte à la démocratie", estime Jean-Pierre Grand, qui avait comparé vendredi cette affaire à l'affaire Dreyfus. "Nous sommes suffisamment nombreux comme députés à le soutenir pour que l'un d'entre nous fasse le geste politique fort de démissionner afin qu'il puisse siéger à l'Assemblée nationale." "Je suis prêt à lui proposer le mien si cela peut être utile à la défense de son honneur et de la démocratie", ajoute-t-il. Dominique de Villepin a été mis en examen vendredi pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol, recel d'abus de confiance et complicité d'usage de faux". Il a démenti avoir commis une "quelconque manoeuvre politique", à sa sortie du pôle financier du palais de justice de Paris. L'ancien chef du gouvernement a précisé qu'il répondrait "à l'ensemble des questions" des juges. Un de ses avocats avait auparavant précisé que Dominique de Villepin souhaitait prendre connaissance des 27 tomes du dossier avant de décider ou non de contester la compétences des juges. Les actes commis par les ministres ne peuvent en effet, en principe, faire l'objet de procédures que devant la Cour de justice de la République, une juridiction spéciale. Dominique de Villepin a fait appel de son contrôle judiciaire, qui prévoit le versement d'une caution de 200.000 euros et l'interdiction de rencontrer les principaux protagonistes de l'affaire, dont l'ancien président Jacques Chirac. L'ancien Premier ministre a été entendu moins d'une heure par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons chargés de l'enquête sur une affaire qui a visé, notamment, à l'établissement de faux listings bancaires impliquant des personnalités politiques. Dominique de Villepin, qui a quitté ses fonctions à Matignon en mai, est soupçonné d'avoir participé à une machination politique mettant en cause Nicolas Sarkozy, son rival à l'époque dans la course à l'Elysée et dont le nom apparaît sur les listes falsifiées de comptes."Je tiens à redire qu'à aucun moment je n'ai demandé une enquête sur des personnalités politiques, qu'à aucun moment je n'ai participé à une quelconque manoeuvre politique", a déclaré l'ancien chef du gouvernement à la presse devant le pôle financier.