Un appel à la mobilisation pour le Darfour

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Administrator User , modifié à
Les "crimes massifs" commis au Darfour doivent cesser, tel est le message que la communauté internationale doit transmettre aux autorités soudanaises, a estimé le haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme. Louise Arbour pense aussi que "la mobilisation de l'opinion publique est absolument essentielle". Par ailleurs, les Etats-Unis et d'autres pays vont envisager un ensemble de mesures punitives contre le Soudan pour son refus d'autoriser le déploiement d'une force internationale au Darfour.

A l'occasion de la session annuelle du Conseil des droits de l'homme, Louise Arbour, haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, a lancé un appel sur la situation au Darfour. En quatre ans, le conflit dans cette région désertique de l'ouest du Soudan a fait 200.000 morts et 2,5 millions de déplacés. "La première mesure est (...) de garantir que le public est bien informé et précisément informé au sujet de ce qui se passe sur le terrain et que les gouvernements fassent collectivement savoir au gouvernement du Soudan qu'ils s'attendent à voir cesser ce que se passe au Darfour, à voir cesser les attaques contre les civils", a dit la juriste canadienne, ancienne procureur en chef du Tribunal pénal international de La Haye.. "La mobilisation de l'opinion publique est absolument essentielle". Dans un rapport publié lundi, une mission mise sur pied par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies accuse le gouvernement soudanais d'avoir orchestré des crimes relevant du droit international et d'y avoir pris une part active. Récusant ses conclusions, Khartoum a imputé la poursuite des violences aux mouvements rebelles qui ont refusé de s'associer à l'accord de paix conclu l'an dernier. Jugeant ce rapport "très édifiant", Louise Arbour a estimé qu'il donnait corps aux signes de plus en plus nombreux qui témoignent de l'existence "de crimes massifs contre l'humanité". "Il revient au Conseil des droits de l'homme de décider quelle réponse apporter au rapport et qu'elle initiative il entend adopter", a-t-elle poursuivi. Par ailleurs, les Etats-Unis et d'autres pays vont envisager un ensemble de mesures punitives contre le Soudan pour son refus d'autoriser le déploiement d'une force internationale dans la région du Darfour, a indiqué mardi le département d'Etat. Tom Casey, porte-parole du ministère, a déclaré aux journalistes que Washington et d'autres capitales perdaient patience devant les "manoeuvres dilatoires" de Khartoum pour ce qui est d'accepter une force mixte de l'Union africaine et de l'Onu au Darfour. Dans une lettre adressée ce mois-ci aux Nations unies, le président soudanais Omar Hassan Bachir a fait valoir divers arguments contre le projet de l'Onu de renforcer des observateurs militaires de l'UA dépourvus de moyens efficaces, dans le cadre d'un plan intérimaire.