Un 14 juillet sous le signe de la rupture

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy a marqué de son empreinte son premier 14 juillet comme président de la République. Pour la première fois, 27 bataillons européens ont défilé sur les Champs Elysées aux côtés des militaires français. Des "victimes" et "héros" anonymes ont été les invités d'honneur de la garden-party. Puis Nicolas Sarkozy a participé au concert géant sur le Champ-de-Mars auquel ont assisté près de 600.000 personnes.

En rupture avec ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy a décidé d'apporter plusieurs autres modifications au déroulement traditionnel du 14 juillet. Les décisions les plus symptomatiques de cette volonté de changement sont certainement le fait de renoncer à l'interview télévisée et à la grâce présidentielle. Sur ce dernier point, il a déclaré : "Est ce raisonnable de faire une grâce pour la seule raison que nos prisons sont délabrées et qu'on n'a pas assez de place ? ». Première nouveauté, le défilé militaire sur les Champs-Elysées a été placé sous le signe de l'Europe. "J'ai voulu montrer avec les 27 drapeaux que c'était extraordinaire. L'Europe, on la fait avec des nations, l'Europe, ça ne doit pas être la négation des nations", a déclaré le soir sur France 2 le chef de l'Etat. "J'ai voulu dire que l'Europe était de retour en France, que la France était de retour en Europe", a-t-il répété. Tous les pays membres de l'Union ont envoyé une délégation. Au total, 700 militaires répartis dans 27 bataillons ont défilé dans leurs uniformes nationaux. Seule contrainte pour eux : marcher au pas de l'armée française. Pour honorer la présidence de l'Union, un officier portugais a même ouvert le défilé du 14 juillet. Celui-ci s'est déroulé sans encombre. Le chef de l'Etat, qui avait promis des "surprises", a marqué l'opinion en descendant du véhicule à la hauteur du rond-point des Champs-Elysées pour saluer des badauds et embrasser des enfants. Nicolas Sarkozy a ensuite rejoint l'ensemble du gouvernement sur la tribune d'honneur érigée sur la place de la Concorde, ainsi que ses invités : le Premier ministre portugais José Socrates, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering, le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Javier Solana. L'émir du Qatar, dont le fils défilait en tant qu'élève de Saint-Cyr, était aussi présent. L'épouse de Nicolas Sarkozy et leurs enfants assistaient également au défilé. Le Choeur des armées françaises et les Petits chanteurs à la Croix de bois, qui avaient appris pour l'occasion à marcher au pas, ont entonné avant le défilé la Marseillaise et le Chant des Partisans. Ils l'ont clos par l'Hymne à la joie. Près de 2.000 victimes ont été également mises à l'honneur. Elles ont assisté aux côtés de Nicolas Sarkozy au défilé militaire avant de prendre part à la garden party à l'Elysée. "Il fallait que la Nation tende la main vers les victimes. Ce sont des gens qui ont mis un genou à terre, des victimes en compagnie des héros", avait indiqué David Martinon, porte-parole de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat leur a rendu hommage dans une brève allocution sur la terrasse qui domine le parc de l'Elysée : "Il y a parmi vous beaucoup de héros anonymes qui ont fait des choses admirables", a-t-il dit. Il y avait notamment dans la foule un homme qui a sauvé cinq enfants d'un incendie ou une femme-médecin spécialisée dans l'accompagnement des personnes en fin de vie. Auparavant, Nicolas Sarkozy avait déjeuné dans la résidence des hôtes de l'Etat, l'Hôtel Marigny, tout proche de l'Elysée, avec une centaine d'invités de marque. Nicolas Sarkozy y est entré avec l'ex-ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn, candidat de l'UE à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), qu'il voulait présenter à José Socrates mais qui n'est pas resté déjeuner. Ce déjeuner de "VIPs" en marge de la garden-party était en réalité une des seules nouveautés de ce 14-Juillet à l'Elysée - avec l'absence d'interview télévisée présidentielle. Contrairement à son prédécesseur Jacques Chirac, le chef de l'Etat ne s'est mêlé à la foule que quelques minutes avant de rejoindre les membres du gouvernement, des proches et des invités de marque à l'intérieur du Palais. Le nombre des invités de la garden party était fortement réduit : de 9.000 personnes les années précédentes, on est passé à 5.000. Ce 14 juillet était également marqué par une grande fête populaire, le "concert de la fraternité" au Champ-de-Mars au pied de la tour Eiffel. Elle a débuté peu après 19 heures. Le Président de la République y a participé accompagné d'une des filles de Cécilia ainsi que de plusieurs ministres. "Le message, c'est que le 14 juillet soit une fête qui touche le plus grand nombre, d'où ce concert sur le Champ-de-Mars", avait souligné le porte-parole du président de la République. Plusieurs artistes européens ont chanté : Bob Sinclar, les chanteuses Laura Pozzini et Nelly Furtado, Tokio Hotel... A la demande de l'Elysée la tête d'affiche était Michel Polnareff. Le chanteur a interprété 14 de ses plus grands succès. La fête s'est terminée par le traditionnel feu d'artifice. Cette année, la Mairie de Paris avait décidé de rendre hommage au cinéma. D'Amélie Poulain à James Bond, en passant par Stars Wars... Les plus belles musiques de film ont été diffusées.