UMP : une réunion qui dérape

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Administrator User , modifié à
Les tensions sont vives à l'UMP à l'approche de l'intronisation de Nicolas Sarkozy. Alors qu'Alain Juppé, un proche du chef de l'Etat, s'est rallié au président de l'UMP, Dominique de Villepin a été pris à partie par des députés UMP mardi lors d'une réunion. Il faut dire que le Premier ministre a fait savoir qu'il ne participerait pas au vote interne de l'UMP dans l'attente de la décision de Jacques Chirac sur une éventuelle candidature.

La journée avait pourtant bien commencé à l'UMP. Alain Juppé, fidèle de Jacques Chirac, a annoncé mardi matin sur son blog qu'il soutiendrait la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, à cinq jours du congrès de la porte de Versailles. "Je connais bien Nicolas Sarkozy, depuis longtemps. Je connais ses forces et ses faiblesses, comme il connaît les miennes", écrit le maire de Bordeaux. "Nicolas veut et peut rassembler". Une profession de foi du maire de Bordeaux qui tranche avec les piques renouvelées de Dominique de Villepin et les réserves de Jean-Louis Debré - deux autres proches du président. Le Premier ministre et le président de l'Assemblée nationale ont fait savoir qu'ils ne participeraient pas au vote interne de l'UMP dans l'attente de la décision de Jacques Chirac sur une éventuelle candidature. "Tant que le président de la République n'aura pas fixé le début de la campagne électorale, (...) je ne participerai pas à ce choeur de ceux qui se rallient ou qui annoncent telle ou telle position", a déclaré Jean-Louis Debré sur France 3. Quant à Dominique de Villepin, qui paraît, malgré ses dénégations, toujours en embuscade, il balaie toute stratégie unanimiste au grand dam des députés de la majorité qui l'accusent plus que jamais de semer les germes de la division et de la défaite. Lors des voeux de Jacques Chirac aux fonctionnaires et agents, mardi, le Premier ministre, présent pour la circonstance aux côtés du ministre de l'Intérieur, a déclaré : "si on est tous les uns derrière les autres, on n'arrive à rien", vantant la tactique napoléonienne. "Il faut être divers, mobile, sur le terrain, capable de surprises, avec des renforts", a-t-il souligné, dans une métaphore martiale qui pourrait caractériser tout autant sa stratégie personnelle. Une attitude qui a de nouveau été vivement critiquée par la majorité des députés UMP lors d'une réunion du groupe à l'Assemblée nationale, qui s'est déroulée dans un climat houleux. "Nous avons l'impression d'avoir un gouvernement qui est en discordance avec sa majorité parlementaire", a déclaré le député "sarkozyste" Claude Goasguen. Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy se sont tous les deux exprimés à la fin de la réunion. Les interventions des deux rivaux ont été ponctuées par les applaudissements de leurs supporters et par le brouhaha de leurs adversaires. Les partisans du président de l'UMP étant les plus nombreux, l'intervention du chef du gouvernement a été la plus critiquée.