UDI : guerre ouverte entre les finalistes

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Caroline Roux et Louis Hausalter
LES SECRETS POLITIQUES - Entre les camps de Jean-Christophe Lagarde et d'Hervé Morin, qui briguent la tête du parti fondé par Jean-Louis Borloo, les amabilités fusent.

On connaîtra le 13 novembre le résultat du second tour de l'élection à la présidence de l'UDI. Jean-Christophe Lagarde, député-maire de Drancy, affronte Hervé Morin, député de l'Eure et ancien ministre de la Défense. L'un d'entre eux succédera à Jean-Louis Borloo à la tête du parti créé par ce dernier. Mais alors que les adhérents votent, cette bataille de succession tourne à la guerre ouverte.

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"Ils y vont à la kalachnikov". Car Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin ne se parlent plus, même au téléphone. "Ils y vont à la kalachnikov", déplore un cadre de l’UDI, dépité. Les proches d’Hervé Morin ne prennent même pas de pincettes pour balancer sur son adversaire : "il suffit de regarder sur la page Wikipédia de Jean-Christophe Lagarde pour voir qu’il a été mis en cause dans trois affaires".

"QUAND ON MONTE AU COCOTIER, IL FAUT AVOIR LES FESSES PROPRES"

L'un d'eux aligne les accusations, allant du clientélisme aux salaires de la femme du maire de Drancy, embauchée comme adjointe. Hervé Morin, lui, a cette expression fleurie : "quand on monte au cocotier, il faut avoir les fesses propres".

"Le pardon des offenses". De son côté, Jean-Christophe Lagarde, arrivé en tête au premier tour, balaie ces "boules puantes" et veut croire que les militants de l’UDI sanctionneront ces méthodes de campagne. "Je vais gagner et je pratiquerai le pardon des offenses", ironise-t-il.

borloo

Borloo ne veut pas s'en mêler. Mais que pensent de ce match les deux "patrons" historiques du Centre, Jean-Louis Borloo et François Bayrou ? "Borloo ne veut pas mettre une moustache dans cette affaire", évacue un ami du premier. Quant à François Bayrou, officiellement, il estime ne pas avoir à donner son avis en tant que président du MoDem. Mais il ne fait aucun doute que sa proximité affective et politique va à Hervé Morin, qui a longtemps été l'un de ses compagnons de route à l'époque de l'UDF.