Turquie : Abdullah Gül est finalement élu président

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Abdullah Gül, l'ancien ministre des affaires étrangères, islamiste considéré comme "moderniste", a été élu mardi président de la Turquie par le Parlement. Il a promis de veiller à garantir la laïcité. Cette élection constitue l'issue d'un long processus de négociations, marqué notamment par les oppositions de l'armée garante de la constitution et des partis laïcs. L'Union européenne a dit mettre beaucoup d'espoir dans cette nouvelle présidence.

Après des mois de tractations et de débats, Abdullah Gül a été élu mardi président de la Turquie par un vote au Parlement. En avril, une première tentative d'élection de Gül à la présidence avait été contrecarrée par l'opposition laïque. L'ex-ministre des Affaires étrangères, âgé de 56 ans, a en effet un passé islamiste largement critiqué en Turquie. La crise politique qui avait suivi ce premier scrutin indirect avait débouché sur des élections législatives remportées haut la main par les islamistes modernistes de l'AKP, le Parti de la justice et du développement. L'enjeu principal de cette nouvelle élection était donc le respect ou non des principes laïcs qui sont les fondements de la Turquie moderne. L'armée avait d'ailleurs menacé d'intervenir si la constitution était en danger sur ce point. Lors de sa prestation de serment, Abdullah Gül a promis de veiller à la séparation de l'Etat et de la religion, et de défendre la laïcité. Il s'est engagé à se comporter en chef d'Etat impartial quelques heures seulement après son élection, ce qui est interprété comme un souci d'apaiser les tensions intérieures. Sur la scène internationale, le nouveau président a affirmé que la Turquie devait poursuivre ses efforts sur la voie d'une adhésion à l'Union européenne. Pour l'Union européenne justement, l'élection d'Abdullah Gül est de toutes façons un signe positif dans le cadre des négociations sur l'entrée de la Turquie dans l'UE puisque le peuple turc, par la voix de ses députés, a confié un mandat clair à un seul homme. Selon le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, l'arrivée de Gül au pouvoir est "l'occasion de donner un nouvel élan immédiat et positif au processus d'adhésion". Elle est au moins synonyme de stabilité après des mois agités sur la scène politique interne. Le Premier ministre Erdogan devrait soumettre dès mercredi la composition de son nouveau cabinet au président élu.