Triple infanticide à Albertville : la mère a été mise en examen

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La mère de 36 ans, qui a reconnu la mort de ses trois nouveau-nés et a caché leurs corps, a été mise en examen vendredi après-midi pour "homicides" et écrouée. Selon son avocat, elle était à la fois "soulagée et abattue". Son compagnon qui a fait la découvert macabre mercredi a été relâché par la police, ainsi qu'un jeune homme présenté comme son amant.

C'est une affaire qui rappelle un autre fait divers mis au jour l'été dernier, celui de la famille Courjault. Cette fois, la police a découvert à Albertville, au domicile d'un couple, les corps de trois nouveau-nés qui semblent avoir péri peu après une naissance clandestine. Celle qui s'est présentée d'emblée aux policiers comme leur mère a été mise en examen pour "homicides sur mineur de moins de 15 ans par ascendant" vendredi et écrouée dans l'après-midi, conformément au déroulement juridique normal d'une telle affaire. Selon son avocat, la mère était à la fois "abattue et soulagée" à l'annonce de cette décision. Une autopsie doit être pratiquée samedi à Paris. Elle permettra notamment de savoir si la mère a laissé mourir les nouveau-nés ou si elle les a tués. Dès la découverte des corps, cette femme de 36 ans a indiqué aux policiers qu'il s'agissait de ses enfants, nés en 2001, 2003 et en 2006. Elle aurait accouché en secret et les enfants seraient immédiatement décédés. Son compagnon, qui a alerté la police, a été relâché vendredi matin après avoir été placé en garde à vue. Il dit avoir tout ignoré des grossesses de sa femme. L'homme, un plombier-chauffagiste de 40 ans, a prévenu les enquêteurs après avoir découvert les deux premiers corps en état de décomposition dans des sacs en plastiques dissimulés dans des caisses. Le couple est en cours de séparation. Lorsque la mère, intérimaire dans un organisme dépendant de la mairie, est rentrée chez elle, elle a indiqué aux enquêteurs la cachette du troisième cadavre, dans une autre caisse. Il s'agissait de grossesses non désirées, a-t-elle aussi expliqué. Cette femme de 36 ans a précisé aux enquêteurs qu'avant de cacher les corps à l'endroit où ils ont été trouvés, elle les avait congelés, les changeant régulièrement de place pour éviter qu'une autre personne ne les découvre. Un autre homme, que l'on présente comme son amant, a lui aussi été interrogé avant d'être relâché. Selon le procureur d'Albertville, il pourrait être le père du dernier enfant, né en 2006. Dans l'affaire Courjault, la mère Véronique a déclaré devant les policiers avoir tué ces trois enfants entre 1999 et 2003. Elle est poursuivie pour "assassinats" et écrouée. Son mari, Jean-Louis Courjault, mis en examen pour "complicité d'assassinats" a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Il dit avoir tout ignoré. C'est lui qui a découvert les corps de deux bébés dans le congélateur du domicile conjugal en Corée du Sud. Des psychiatres ont expliqué après cette première affaire que le "déni" d'une grossesse, un phénomène relativement courant par lequel la mère refuse l'idée d'être enceinte, conduisait parfois au meurtre de l'enfant à la naissance. Le fait que le père ne soit pas au courant est banal dans ces dossiers, assurent les psychiatres.