Trichet : les finances françaises "en très grande difficulté"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a jugé que les "finances publiques françaises sont en très grande difficulté", dimanche sur Europe 1, et que le premier ministre français avait eu "raison de le souligner".

"Les finances publiques françaises sont en très grande difficulté". Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a épinglé dimanche soir un Etat français "impécunieux" et "dépensier numéro 1 de l'Europe". "Nous battons les Finlandais, les Danois", en termes de niveau des dépenses publiques, alors qu'"il y a 8 ans, ils étaient tous devant nous, les Scandinaves", a déclaré Jean-Claude Trichet. La situation des finances publiques françaises est "évidemment un poids très lourd pour l'économie", a-t-il poursuivi. "Ca se corrige, et la France pourrait corriger" la situation de ses finances publiques sans verser "du sang et des larmes", a ajouté le président de la BCE.

Jean-Claude Trichet était interrogé sur les propos tenus vendredi par le Premier ministre François Fillon, qui a déclaré être "à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, (...) qui est depuis 15 ans en déficit chronique, (...) qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans". Alors que le gouvernement français a repoussé de 2010 à 2012 le double objectif d'une dette ramenée à 60% du PIB et d'un retour à l'équilibre de ses finances publiques, Jean-Claude Trichet a estimé que la France avait "pris des engagements" et qu'elle devait les tenir. La France respectera ses engagements européens sur la réduction de ses déficits, a assuré dimanche le ministre du Budget et de la Fonction publique, Eric Woerth. "Dans trois à quatre ans, les finances de l'Etat seront équilibrées."

Le président de la BCE a, par ailleurs, jugé que face à la crise financière actuelle, la BCE avait "pris les décisions qu'il fallait" mais qu'il y aurait "des leçons à tirer". "Je n'emploie pas le mot de crise mais de correction de marché importante qui comporte des moments où il y a une grande volatilité sur l'ensemble des marchés concertés, une période qui appelle des décisions et qui demande que chacun soit alerte".