Travailler plus pour gagner autant : les policiers en colère

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Plusieurs centaines d'officiers de police se sont rassemblés devant le ministère des Finances, jeudi à Paris. Ils réclament le paiement d'heures supplémentaires et refusent de "travailler plus sans gagner plus."

"Les officiers n'ont pas à être corvéables à merci et à travailler bénévolement !" Plusieurs centaines de policiers se sont rassemblés devant le ministère des Finances, jeudi à Paris. D'autres rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes de province (Lille, Marseille ou Toulouse) à l'appel du Syndicat national des officiers de police. Le Snop (majoritaire) estime que cinq à sept millions d'heures supplémentaires sont dues aux 12.000 officiers de police depuis 1998, ce qui représente, selon lui, une enveloppe de 160 millions d'euros. Le Snop a décidé d'appeler à la mobilisation à la suite d'une note du mois dernier dans laquelle l'administration s'engageait à régler la question en 2008 sur la base d'un protocole d'accord de juin 2004. L'administration demandait, selon lui, que les heures supplémentaires soient recensées et suggérait que 60% soient prises en compte et payées 9,25 euros brut de l'heure, ce que rejette le syndicat. "On s'est aperçu qu'en fait, on nous faisait une décote de 40% des heures cumulées par les officiers, des heures durement travaillées parce que les gens ont toujours répondu présent lors des manifestations, lors des émeutes", explique un délégué de Gironde, Lionel Lafargue. Dans une lettre diffusée de source syndicale, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, affirme cependant qu'"aucune décision n'a à ce jour été prise" sur les heures supplémentaires réclamées par les officiers de police. "Toutes les pistes sont et restent envisageables, qu'il s'agisse d'approches financières, de temps récupéré (...) ou d'autres solutions originales que les échanges permettraient de dégager", précise-t-elle. Michèle Alliot-Marie ajoute qu'une nouvelle réunion prévue à la fin du mois de juin devrait permettre "d'engager les discussions permettant d'arrêter les grands axes de règlement de ce dossier."