Travail dominical : les "zones touristiques" en débat

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les possibilités de dérogation devraient être élargies. Un aménagement "à la marge", selon le rapporteur UMP de la proposition de loi.

Le travail du dimanche, quatrième version. Sept mois après une première tentative avortée, les députés entament mardi l'examen de la proposition de loi UMP prévoyant la possibilité d'une ouverture des commerces le dimanche dans les zones touristiques et thermales. Au cœur de ce texte, les dérogations qui seront accordées aux "communes et zones touristiques".

Dans ces communes ou parties de communes, qui pourront être classées "touristiques" par le préfet à la demande d'un maire, les dérogations deviennent "de droit" pour tous les types de commerces et de manière permanente. Elles ne seront donc plus liées à la saison touristique. Surtout aucune contrepartie n'est prévue, ni volontariat, ni doublement de salaires.

"Les préfets ne vont pas donner des labels de zones touristiques comme cela car cela aurait d'autres implications, comme une augmentation des dotations de l'Etat, avance, rassurant, Richard Mallié, auteur et rapporteur UMP de la proposition de loi sur le travail dominical. Je ne pense pas qu'il y ait ambiguïté sur la définition des zones et des communes touristiques mais on va le préciser durant le débat." Selon lui, le risque de "débordement" des zones touristiques ne se fera qu’à "la marge".

L’opposition accuse le gouvernement d’avoir créé une brèche qui permettra à terme de généraliser le travail le dimanche. Le socialiste Jean-Marc Ayrault a comptabilisé près de 6.000 communes qui pourraient devenir "touristiques". Contre 500 actuellement recensées. Dans ces zones, "un refus de travailler le dimanche justifiera un licenciement", met en garde l’élue Vert Martine Billard.

Une majorité de Français - 55% - sont contre le travail le dimanche, contre 42% d'un avis inverse, selon un sondage Viavoice que pour Libération à paraître mardi. Pour 85% des personnes interrogées, "le dimanche doit rester un jour de repos pour le plus grand nombre". Par ailleurs, 59% des Français pensent que le travail le dimanche ne permettrait pas "de soutenir l'activité économique", 58% qu'il ne permettrait pas "de préserver ou de créer des emplois" et 53% qu'il n'augmenterait pas "le pouvoir d'achat des salariés concernés".