Traité simplifié : Sarkozy joue gros en Pologne

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président de la République se déplace ce jeudi en Pologne pour défendre son projet de traité européen simplifié. Il doit rencontrer les frères Kaczynski, l'un étant président de la République et l'autre Premier ministre. La Pologne s'est dit prête à opposer son veto au traité simplifié de l'UE si le système de vote n'est pas changé.

C'est une mission périlleuse que s'est fixée Nicolas Sarkozy en Pologne. Le président de la République ne ménage pas ses efforts depuis son élection pour sortir l'Union européenne de sa paralysie après le "non" de la France et des Pays-Bas à la Constitution européenne. Il se déplace dans toute l'UE pour promouvoir son traité européen simplifié. Mais s'il a reçu un accueil positif de l'Allemagne, de l'Espagne ou de l'Italie, cela va être plus compliqué en Pologne. Le président polonais Lech Kaczynski a annoncé, à la radio publique, que son pays pourrait s'opposer à la réouverture des discussions sur le projet de traité constitutionnel européen, si ses propositions pour changer le système de vote ne sont pas prises en compte. Le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président, avait déjà annoncé vouloir s'opposer aux discussions si son point de vue n'était pas pris en compte lors du sommet européen des 21 et 22 juin à Bruxelles. La Pologne refuse le système de double majorité au sein de l'Union européenne, et préfère celui prévu par le traité de Nice, qui lui attribue presque autant de voix qu'à l'Allemagne avec une population deux fois moindre. Pour favoriser un compromis, Nicolas Sarkozy n'arrive pas à Varsovie les mains vides. Il veut proposer aux frères Kaczynski un partenariat stratégique. Il devrait évoquer avec eux des dossiers comme l'énergie, l'agriculture ou la lutte contre le terrorisme. De son côté, la chancelière allemande a évoqué jeudi matin devant le Bundestag les revendications de la Pologne. "Une solution n'est pas encore en vue" dans la perspective du sommet européen des 21 et 22 juin a-t-elle admis. Angela Merkel a ajouté qu'un accord ne serait acceptable "que sous une forme qui aide l'Europe" à fonctionner.