Torture : Marine Le Pen dément ses propres propos

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
VIDÉO - La présidente du Front national a défendu, mercredi sur BFMTV, le recours à la torture dans certains cas.

Le recours à la torture peut être "utile" dans certains cas, a estimé Marine Le Pen, mercredi sur BFMTV. Avant de dénoncer, un peu plus tard sur Twitter, une "interprétation malveillante" de ses propos.

Interrogée sur un rapport américain ayant fait grand bruit, qui détaille les sévices infligés par la CIA à des suspects de terrorisme, l'eurodéputée a déclaré sur BFMTV : "moi, je ne condamne pas". "Sur ces sujets-là, il est assez facile de venir sur un plateau de télévision pour dire: 'hou la la ! C'est mal'", a lancé Marine Le Pen. La torture peut-elle être utilisée ? "Oui, oui, bien sûr, cela a été utilisé dans l'histoire". Et la présidente du FN d'ajouter : "moi je crois que les gens qui s'occupent de terroristes et accessoirement de leur tirer des informations" qui "permettent de sauver des vies civiles, sont des gens qui sont responsables".

"Avec les moyens qu'on peut". Ce recours à la torture peut-il parfois être excusable ? "Il peut y avoir des cas, permettez-moi de vous dire, quand une bombe  -tictac tictac tictac - doit exploser dans une heure ou deux et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles, où il est utile de faire parler la personne". Même sous la torture ? "Avec les moyens qu'on peut", a répondu Marine Le Pen.

Peu après cette interview, Marine Le Pen a dénoncé sur Twitter une "interprétation malveillante" de ses propos. "Face au terrorisme, pas d'angélisme", écrit-elle, précisant qu'en évoquant "les moyens qu'on peut", elle parlait des "moyens de la loi, évidemment pas la torture".

Si Marine Le Pen a rétropédalé, d'autres cadres du FN ont, eux, assumé leur position sur l'usage de la torture. C'est notamment le cas du député Gilbert Collard, interrogé sur Itélé, : "La torture inutile est un crime, on est tous d'accord. C'est vrai que la torture doit être le recours ultime quand il faut sauver des vies. Mais la lâcheté qui consiste à dire ‘que les innocents meurent pourvu que j'ai les mains propres', moi ça me dégoûte. Si pour sauver 20 ou 10 ou 2 ou 1 vie, il faut malmener un tortionnaire, et bien je le fais! Je le fais avec dégoût, mais ce sont des choix qui sont absolument courageux", a jugé le député apparenté FN. Une position partagée par Bruno Clavet, ancienne tête de liste du Front national dans le 3e arrondissement de Paris :