Une ingénieure d'Areva, âgée de 48 ans, s'est suicidée lundi après-midi à Paris en sautant de son bureau au 7e étage. Elle travaillait à la direction de la stratégie. Le groupe Areva a réuni dans la foulée ces comités d'hygiène, santé et conditions de travail pour réfléchir sur les raisons de ce geste désespéré. Car si dans ces drames, il ne faut pas exclure les souffrances personnelles, le malaise professionnel doit aussi être largement pris en compte. Dans certaines entreprises, l'idée commence à faire son chemin qu'un salarié stressé peut être tout simplement détruit par son travail. Car le stress est une des sources principales de dépression qui peut conduire par la suite au suicide. Chez Areva, c'est le déménagement du groupe sur un nouveau site parisien qui aurait pu être une source de souffrance, allongeant les temps de trajets des salariés et réorganisant certains services. Chez PSA, la gendarmerie a bien évoqué des causes d'ordre privé pour expliquer le suicide d'un sixième salarié à Mulhouse lundi. Mais quelques mois auparavant, sur le même site, un autre employé avait laissé une lettre d'adieu où il dénonçait ses conditions de travail, notamment les nouvelles méthodes de management. Chez Renault, un des trois suicides au Technocentre de Guyancourt a été reconnu comme accident du travail par la Caisse primaire d'assurance maladie. Certaines entreprises comme PSA ont d'ailleurs essayé de prendre les devants en mettant en place des numéros vert ou des cellules psychologiques pour venir en aide à leurs salariés. Le signe d'une première prise de conscience même si sur le fond, le problème du stress au travail demeure.