Soutien sobre de Chirac à Sarkozy

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Administrator User , modifié à
Jacques Chirac s'est acquitté mercredi sans chaleur d'une formalité en apportant son soutien à la candidature présidentielle de Nicolas Sarkozy, qui quittera lundi le ministère de l'Intérieur. Ce soutien met provisoirement un point final à 12 ans de relations houleuses entre le chef de l'Etat et Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu en 1995 la candidature à l'Elysée d'Edouard Balladur contre Jacques Chirac.

C'est un soutien clair, précis et solennel mais sans chaleur excessive. Jacques Chirac a officialisé mercredi midi par un message télévisé son soutien à Nicolas Sarkozy. Ce dernier va quitter le gouvernement lundi prochain. Le nom de son successeur à la place Beauvau n'a pas été précisé par le chef de l'Etat. "S'agissant de mes choix personnels, les choses sont simples. J'ai voulu la création de l'UMP pour permettre à la France de conduire une politique rigoureuse de modernisation dans la durée", a expliqué Jacques Chirac. "Dans sa diversité, cette formation politique a choisi de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, et ceci en raison de ses qualités", a-t-il poursuivi. "C'est donc tout naturellement que je lui apporterai mon vote et mon soutien", a-t-il ajouté. Le candidat s'est dit "très touché" et Jacques Chirac, dont les relations avec Nicolas Sarkozy furent tumultueuses, a salué ses "qualités" et son action à la tête de la Place Beauvau. La déclaration de Jacques Chirac met provisoirement un point final à 12 ans de relations houleuses entre le chef de l'Etat et Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu en 1995 la candidature à l'Elysée du Premier ministre RPR de l'époque, Edouard Balladur, contre Jacques Chirac. La tension entre les deux hommes avait atteint un "pic" en 2004 lorsque Jacques Chirac avait mis en demeure Nicolas Sarkozy de choisir entre son ministère - à l'époque l'Economie et les Finances - et la présidence de l'UMP. "Je décide, il exécute", avait alors dit le chef de l'Etat, interrogé sur ses relations avec Nicolas Sarkozy le 14 juillet. Ces dernières semaines, les proches du président de l'UMP faisaient état d'un climat apaisé. Jacques Chirac a pris acte de la position de force de Nicolas Sarkozy, "même s'il ne le fait pas par plaisir", déclarait l'un d'eux. Cela n'a pas empêché les deux hommes de continuer à échanger des piques. Ainsi, à qui d'autre que Jacques Chirac Nicolas Sarkozy faisait-il allusion lundi soir à Villebon-sur-Yvette (Essonne) quand il déclarait lors d'un meeting : "Si je suis élu président de la République, je ne ferai pas après l'élection le contraire de ce que j'avais promis de faire la veille de l'élection." Quant à Jacques Chirac, il ne résiste pas à la tentation de lui faire la leçon, comme dans une préface aux livres réunissant ses discours. Il écrit ainsi, à propos d'une idée défendue par Nicolas Sarkozy : "Dans notre République, aucune discrimination n'est tolérable, même présentée comme positive". Le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin, devrait lui succéder. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, porte-parole du candidat de l'UMP, renonce également à son portefeuille et sera remplacé par Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale dans le cadre de ce mini-remaniement gouvernemental. Les passations de pouvoir se dérouleront lundi. Les adversaires de Nicolas Sarkozy ont saisi dans l'appui présidentiel un angle d'attaque jusqu'ici esquissé : le candidat de l'UMP, qui dit ne "se sentir l'héritier de personne", serait pris en flagrant délit de continuité chiraquienne. "Nicolas Sarkozy - et cela en est la preuve même s'il s'en défend - est le candidat sortant de la majorité sortante", a estimé sa rivale socialiste Ségolène Royal.