Un titre à rallonge, "4 mois, 3 semaines, 2 jours", un réalisateur quasi-inconnu d'origine roumaine, Cristian Mungiu, un sujet ardu, l'avortement, et au final une belle surprise. Le film qui a décroché la Palme d'or du dernier festival de Cannes sort en salles cette semaine. Sa diffusion avait scotché les festivaliers et convaincu le jury de façon assez logique. Sur les écrans français, il est projeté assorti d'un avertissement pour les publics sensibles. Un avertissement qui devrait être élargi à tous les spectateurs tant "4 mois, 3 semaines, 2 jours" est un film qui marque et ne s'oublie pas. Il raconte l'histoire de deux jeunes étudiantes en Roumanie, quelques années avant la chute du communisme. L'une est enceinte et souhaite avorter. Ensemble, elles vont plonger dans un univers clandestin et brutal où le pouvoir et la petitesse des hommes font régner la terreur. Il aurait pu s'agir d'un documentaire sur les années Ceaucescu, "4 mois, 3 semaines, 2 jours" ressemble plus souvent à un thriller haletant. Cette semaine voit aussi le retour sur le grand écran d'Emmanuelle Devos. Ce n'est pas une Palme d'or mais une jolie pépite pour le cinéma français. Dans "Ceux qui restent" d'Anne Le Ny, Vincent Lindon et Emmanuelle Devos endossent le rôle de deux époux confrontés à la maladie grave de leurs conjoints respectifs. Leur rencontre dans un hôpital où sont soignés les cancéreux n'a rien de romantique. Mais ils devront s'épauler pour traverser ensemble cette épreuve. Vincent Lindon et Emmanuelle Devos se retrouvent deux ans après le mystérieux La moustachee et leur duo fonctionne toujours aussi bien. A noter aussi, la sortie cette semaine de "J'aurais voulu être un danseur" de Alain Berliner avec Vincent Elbaz, Cécile de France et Jean-Pierre Cassel et de "Vivaldi, un prince à Venise" de Jean-Louis Guillermou avec la toute dernière apparition de Michel Serrault, en évêque de Venise.