Six Nations : un titre mais des regrets pour les Bleus

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Administrator User , modifié à
Deux heures après avoir battu l'Ecosse 46-19 (20-14 à la mi-temps), l'équipe de France de rugby a officiellement remporté son troisième Tournoi des Six Nations en quatre ans. Le XV tricolore s'est vu remettre son trophée dans un Stade de France déserté. L'Angleterre qui, à l'issue du match France-Ecosse, conservait une toute petite chance de remporter le titre n'a pas concrétisé cette opportunité et s'est fait battre par le Pays de Galles 27 à 18. Même s'ils ont atteint leur objectif de gagner le Tournoi des Six Nations, les Bleus ressentent une certaine frustration car ils sont passés à côté d'un Grand Chelem.

Même s'ils ont atteint leur objectif de gagner le Tournoi des Six Nations, les Bleus ressentent une certaine frustration car ils sont passés à côté d'un grand chelem et de la possibilité d'aborder de la meilleure manière, cette année, la Coupe du monde. Comptant comme l'Irlande quatre victoires dans cette compétition, l'équipe de France a décroché le titre grâce à une meilleure différence de points. En entrant samedi sur la pelouse du Stade de France, elle avait pour mission de battre les Ecossais avec un écart d'au moins 24 points, ce qu'elle a réussi brillamment réussi à faire en s'imposant 46-19. "On savait avant l'Ecosse qu'on ne pouvait pas avoir la cerise, le Grand Chelem. Mais on s'est dit qu'on ne pouvait pas laisser passer un excellent gâteau, la victoire dans le Tournoi", explique Serge Betsen. Cette rencontre avait une saveur particulière pour le troisième ligne biarrot qui disputait son dernier match du Tournoi, une compétition qu'il a découverte en 2000 et dans laquelle il a disputé 30 matches. Ce joueur, qui fêtera le 25 mars ses 33 ans, a en effet annoncé qu'il mettrait un terme à sa carrière internationale après la Coupe du monde. "Ce n'était pas un match facile à jouer à cause de la différence de points. Ce qui est important, c'est que nous ne sommes jamais tombés dans la panique", souligne Serge Betsen. "Je pense que le groupe a acquis une certaine maturité pendant le Tournoi. Contre le Pays de Galles, nous avions aussi mal commencé le match. Et il faut désormais que nous progressions pour réussir à maîtriser les matches de bout en bout." Conscients d'avoir été très décevants face à l'Angleterre, les joueurs français pensent que la défaite de Twickenham (26-18) doit rester gravée dans leur mémoire pour qu'ils continuent à avancer. "On a laissé passer quelque chose d'énorme à Twickenham. On est forcément déçus d'avoir raté le grand chelem et je pense qu'il faut garder cette petite pointe d'amertume. Le travail est inachevé, nous ne sommes pas encore grands", assène le trois-quart aile Cédric Heymans. Ce discours a été martelé au cours des derniers jours par le capitaine français Raphaël Ibanez, qui reconnaît avoir eu des "mots très durs" avec ses coéquipiers lors de la préparation du match contre l'Ecosse. "On voulait terminer le Tournoi sur un gros match. Nous avons puisé dans nos ressources et nous avons montré beaucoup de caractère. Tous ces joueurs sont capables d'être de grands champions", analysait Ibanez après la victoire sur l'Ecosse. défaut d'offrir un neuvième grand chelem à la France, cette équipe a tout de même réussi à prolonger la domination française dans le Tournoi, les Bleus ayant gagné trois des quatre dernières éditions (2004, 2006 et 2007). Elle marche ainsi dans les pas des Anglais, qui avaient remporté le Tournoi trois fois (2000, 2001 et 2003) avant de devenir champions du monde. "Les champions ont de la fierté bien placée et j'ai retrouvé face à l'Ecosse l'équipe de France que j'aime", explique Jo Maso, le manager, en se projetant déjà sur la Coupe du monde qui débutera dans moins de six mois. "Rendez-vous le 7 septembre", a-t-il lancé, l'oeil rivé sur le premier match des Bleus face à l'Argentine. "On sera prêts et on aura notre mot à dire."