Simone Veil se rallie à Nicolas Sarkozy

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Administrator User , modifié à
Le candidat de l'UMP à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, a reçu jeudi le soutien public d'une figure de la vie politique française, Simone Veil, qui a aussitôt tiré à boulets rouges sur son rival de l'UDF, François Bayrou. "Simone Veil m'a dit sa volonté de soutenir ma candidature, de prendre toute sa part à la campagne électorale et sa volonté d'expliquer aux Français pourquoi elle faisait ce choix", a dit le ministre de l'Intérieur.

C'est un soutien qui tombe à pic en cette journée internationale de la femme. Simone Veil, qui a déjeuné jeudi avec Nicolas Sarkozy à son QG de campagne, apporte officiellement son soutien au président de l'UMP. Rescapée des camps de la mort nazis, Simone Veil, qui a fait presque toute sa carrière dans la haute fonction publique, a été plusieurs fois ministre. Les femmes lui doivent notamment la loi sur l'intervention volontaire de grossesse qu'elle a arrachée en 1974, grâce aux voix de la gauche, à une droite hostile. Centriste, ex-membre de l'UDF, européenne de la première heure, elle a présidé le Parlement européen en 1979-82 et le Haut conseil à l'intégration. Elle était membre du Conseil constitutionnel depuis 1998. Elle a retrouvé cette semaine sa liberté de parole après avoir quitté le Conseil constitutionnel et elle en a usé dès ses premiers mots, jeudi. D'abord pour expliquer son soutien à Nicolas Sarkozy, qu'elle a côtoyé dans le gouvernement du Premier ministre RPR Edouard Balladur en 1993-95. Simone Veil a loué sa "gentillesse", sa "très grande compréhension", sa "capacité de travail" et son "intérêt pour les autres", qui font, selon elle, de Nicolas Sarkozy un homme différent "de l'image que l'on veut donner de lui". "Je continue à appartenir au centre et à un centre qui existe au sein de l'UMP, même si quelquefois ce n'est pas lui qu'on entend le plus et qu'il faut à mon avis faire revivre parce que c'est une réalité, que nous en avons besoin", a-t-elle ajouté. "Le véritable centre, il est là." Priée de dire si elle avait envisagé de soutenir François Bayrou, qui talonne dans les sondages Nicolas Sarkozy et la candidate socialiste Ségolène Royal, elle a répondu : "Pas du tout !" François Bayrou "ne représente pas du tout ce centre. Il ne représente que lui-même. Regardez les gens qui sont avec lui, ce ne sont pas du tout des gens qui viennent de ce qu'était l'UDF autrefois", a expliqué Simone Veil. François Bayrou "propose quelque chose qui n'est pas du tout viable", qui est "de prendre des gens de tous les partis et de faire ensemble un gouvernement", a fait valoir Simone Veil. Elle a dit qu'elle ferait campagne en donnant des interviews et en allant sur le terrain. Elle n'a en revanche pas évoqué la présidence d'un comité national de soutien à Nicolas Sarkozy. "On aura l'occasion dans les semaines qui viennent de préciser les choses", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Est-ce qu'on fera un comité de soutien ? Ce que nous voulons, c'est parler au peuple français dans son ensemble sans intermédiaire. Pour l'instant, c'est ce qu'on fait."