Service minimum : Fillon déclenche la colère dans l'Education nationale

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
En plein débat au Sénat sur le projet de loi qui instaure un service minimum dans les transports publics, le Premier ministre a proposé d'étendre ce principe à d'autres secteurs. Première cible : l'Education nationale. Gérard Aschiéri, leader du premier syndicat enseignant FSU, s'est dit "très en colère" contre un gouvernement accusé d'"accumuler les sujets de conflit". Plusieurs syndicats d'enseignants ont décidé de soutenir symboliquement la journée nationale d'actions prévue le 31 juillet contre le projet gouvernemental de service minimum dans les transports.

François Fillon a pris le risque d'une rentrée sociale tumultueuse en suggérant mardi soir, sur France 3, d'instaurer un service minimum dans d'autres secteurs que les transports publics, notamment l'Education nationale. Cette proposition avait été avancée par Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle. Le ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, Xavier Bertrand, a renchéri en jugeant "indispensable" une telle option en cas de grève. Face à l'émoi provoqué par le ballon d'essai du Premier ministre, le ministre de l'Education, Xavier Darcos, a quand même essayé de calmer le jeu en précisant que, pour l'heure, les discussions ne concernaient que les transports. Avant même la déclaration du Premier ministre, les syndicats avaient décidé de se réunir pour envisager une riposte à la rentrée contre les suppressions d'emplois. Pour le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, "le gouvernement accumule les motifs de conflit avec les personnels alors qu'il nous parle de dialogue social". "Moi je voudrais bien dialoguer, mais pas dialoguer à partir d'annonces qui sont autant de sources de conflit", a-t-il déclaré. "Les Français (...) veulent qu'il y ait des changements mais ils veulent aussi, et c'est important, que ces changements se passent bien, ça veut dire qu'il n'y ait pas de tensions", a insisté sur France 2 Jean-Claude Mailly, qui rappelle qu'un service est assuré aujourd'hui dans les écoles en cas de grève. "On est en train de faire une montagne avec quelque chose qui ne le mérite pas", a ajouté le secrétaire général de Force ouvrière, qui perçoit "une volonté de pression psychologique" de la part du gouvernement. Et Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, de prévenir dans Libération : "Si le gouvernement continue d'ignorer l'opinion des syndicats, il ne pourra pas s'étonner que l'ambiance devienne plus tendue". La rentrée s'annonce chaude... Les syndicats d'enseignants appellent à une "mobilisation nationale de grande ampleur" à l'automne pour protester contre les suppressions de poste. Mais avant, plusieurs syndicats d'enseignants ont décidé mercredi de soutenir symboliquement la journée nationale d'actions prévue le 31 juillet contre le projet gouvernemental de service minimum dans les transports. Cette journée, pour laquelle aucune grève n'est prévue, sera marquée par des rassemblements à travers la France dont un à Paris aux abords de l'Assemblée nationale, au moment où le texte sur le service minimum sera examiné par les députés.