Sénat : Raffarin crée son mouvement

Avec République et territoires, Jean-Pierre Raffarin espère mettre son grain de sel dans la politique gouvernementale.
Avec République et territoires, Jean-Pierre Raffarin espère mettre son grain de sel dans la politique gouvernementale. © REUTERS
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avec Matthieu Bock , modifié à
L’ancien Premier ministre a annoncé mardi la création de "République et territoires".

La déception des ex-UDF au Sénat a pris un tour concret mardi, avec le lancement de Républiques et territoires, mouvement fondé par Jean-Pierre Raffarin. L’ancien Premier ministre est parvenu à réunir sous cette bannière une trentaine de sénateurs, qui, comme lui, n’ont pas vraiment apprécié la surreprésentation des ex-RPR dans le nouveau gouvernement.

"Ce n’est pas de la division, c’est de la diversité", jure Jean-Pierre Raffarin au micro d’Europe 1. "Mais le message est clair : "L’UMP est composée dans ses statuts de divers mouvements. Au Sénat, nous avons voulu créer une coopérative de sénateurs, libres de nos votes, de manière à être des parlementaires à part entière, et de pouvoir ,de temps en temps, infléchir la trajectoire du gouvernement."

Une "amicale"

L’ancien Premier ministre assure avoir reçu l’aval de Nicolas Sarkozy, qui l’a reçu en compagnie de 24 autres sénateurs du nouveau mouvement. "Nous avons parlé une heure et demi durant. Il s’est montré attentif, ouvert, il a même souhaité qu’on puisse se retrouver. Il souhaité que nous restions dans la famille UMP" affirme le sénateur de la Vienne, qui prévient encore :"Nous y restons, mais à l’intérieur, nous avons toute liberté pour faire des propositions, déposer des textes, voter des textes en toute liberté et responsabilité. "

Au groupe UMP du Sénat, on souligne qu'un tel mouvement "n'a pas d'existence juridique et n'est qu'une "amicale", comme l'amicale gaulliste qui existe au sein du groupe. La création de ce mouvement confirme qu'il existe un équilibre entre les différentes sensibilités qui existent à l'intérieur de cette grande famille qu'est le groupe UMP", a fait valoir Gérard Longuet, président du groupe UMP.

N'empêche, cette "amicale" est un camp qu'il faudra souvent convaincre dans une assemblée où l'UMP n'est déjà pas majoritaire. Et Jean-Pierre Raffarin, qui a mis du temps à digérer son échec face à Gérard Larcher (UMP) pour la présidence du Sénat en septembre 2008, a démontré qu'il pouvait embarraser le gouvernement. Il avait notamment mené une fronde efficace sur la réforme de la taxe professionnelle.