Ségolène Royal : "osez la femme"

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Administrator User , modifié à
A six semaines du premier tour, Ségolène Royal a appelé mercredi les Français à oser le "changement radical" d'élire une femme à la présidence de la République. En meeting à Dijon, la candidate socialiste à l'élection présidentielle a célébré la journée de la Femme avec quelques heures d'avance et entourée d'une multitude d'élues de gauche.

Plus de 7.000 personnes s'étaient rassemblées au Zénith de Dijon pour écouter Ségolène Royal, la première femme à avoir une vraie chance d'accéder à l'Elysée lors d'un meeting intitulé "La longue marche des femmes s'accélère". La candidate socialiste a célébré avec quelques heures d'avance la journée de la Femme. Elle a ainsi transformé la devise de la France le temps d'un meeting, proclamant pour l'occasion "Liberté, Egalité, Sororité". Devant tout ce que le PS compte d'élues influentes, sauf Martine Aubry retenue à Lille, Ségolène Royal a rendu hommage aux hommes "sans lesquels rien ne serait possible" et qui sont prêts à s'affranchir "eux-mêmes des vieux préjugés" en votant pour elle. Faire appel aux hommes, pour qui l'ancienne ministre déléguée à la Famille a notamment créé le congé paternité, "c'est ça le féminisme du XXIe siècle", a-t-elle déclaré. "On a besoin d'eux pour que ça avance !", a souligné Ségolène Royal, saluant trente ans après le vote de députés en faveur de l'IVG ou de la contraception à l'heure où les femmes étaient "sous-représentées" à l'Assemblée. "On a voulu me faire fléchir. On voudrait me faire douter du combat, de la bataille que je livre à ma manière sur un échiquier complexe", a-t-elle poursuivi, appelant les femmes à se mobiliser pour leurs droits et leur place dans la société. Même si "la femme est un animal politique comme un homme", la présidente de Poitou-Charentes veut agir "à l'abri de (la) brutalité". "Je suis une femme je suis une mère et je l'assume dans ma relation au pouvoir", a fait valoir la compagne de François Hollande, avec qui elle a eu quatre enfants. Ségolène Royal s'est une nouvelle fois placée dans la lignée des figures féminines historiques, d'Olympe de Gouges, dont elle transférera les cendres au Panthéon si elle est élue, à Jeanne d'Arc, "fille du peuple et fille rebelle" qu'elle n'entend pas abandonner au seul Front national. Accueillie sur scène par l'ancienne ministre de la Condition féminine de François Mitterrand, Yvette Roudy, la candidate socialiste a également cité Louise Michel. L'égérie de la Commune s'élevait contre la loi divine qui voudrait que l'on réserve "à eux", les hommes, "la raison et à nous les effusions sentimentales", s'est amusée Ségolène Royal pour qui "le temps de l'ordre juste est venu" pour les femmes. Elle a de nouveau défendu les propositions de son "pacte présidentiel" en faveur des femmes, l'adoption d'une loi-cadre sur les violences conjugales ou la contraception gratuite pour les femmes de moins de 25 ans "parce que je refuse que n'arrive pas à reculer le nombre d'IVG". Au terme de son discours d'une heure, Ségolène Royal a demandé au public un "signe de reconnaissance" pour toutes les "femmes qui ont du mal à boucler les fins de mois", "femmes vendeuses, caissières, secrétaires, stagiaires, aides-soignantes, manoeuvres dans les petits métiers (...) femmes noires, femmes blanches, femmes du Maghreb, femmes du petit matin".