Ségolène Royal en tournée provinciale

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Loin de Paris et des tensions internes au Parti socialiste, Ségolène Royal a bouclé mercredi une tournée de soutien aux candidats en difficulté avant le second tour des législatives, volant au secours de ses proches, Arnaud Montebourg et Michel Sapin.

A chacune des trois étapes qui ont jalonnées sa demi-journée de campagne - à Chalon-sur-Saône, Bordeaux puis Châteauroux - l'ex-candidate à l'Elysée a refusé mercredi de commenter le rappel à l'ordre du PS, dont le Bureau national a rejeté mardi sa stratégie d'ouverture au centre. "Ma seule ambition, c'est d'aider autant que je le peux avec toute l'énergie qu'il me reste les candidats et les candidates", explique-t-elle aux journalistes à l'aérodrome de Chalon-Champforgeuil. "Toutes ces zizanies sont très négatives" pour les postulants à l'Assemblée nationale qui tentent de résister au "tsunami" bleu, ajoute-t-elle. En fin de journée pourtant, arrivée dans le Berry pour soutenir Michel Sapin, son "ami de presque trente ans ce qui ne nous rajeunit pas", la présidente de la région Poitou-Charentes semble engagée dans une campagne plus personnelle. "Même si j'ai perdu l'élection présidentielle, il faut continuer et préparer les victoires du futur et pour cela j'ai besoin d'avoir des députés socialistes à l'Assemblée nationale", lance-t-elle à la foule bigarrée rassemblée dans la salle Edith Piaf du quartier Saint-Jean, à Châteauroux dans l'Indre. Quatre réunions publiques menées au pas de course - dont une en plein air à Bordeaux pour soutenir Michèle Delaunay opposée dimanche prochain à Alain Juppé - lui ont permis de mesurer une nouvelle fois sa popularité. Dans le département de Saône-et-Loire qui compte 2.400 militants socialistes, près de mille personnes l'attendaient à Saint-Rémy dans une petite salle communale surchauffée. Ils l'ont accueillie par une standing-ovation et aux cris de "Merci Ségolène". Devant les militants bourguignons puis bordelais, elle renouvelle son appel aux "électeurs du centre" soucieux de pluralisme et de morale politique. Voter UMP au deuxième tour, fait-elle valoir, c'est se condamner à une "triple peine" : impôt sur la consommation avec la "TVA sociale", recul des services publics et explosion de la dette - un thème cher à l'électorat centriste. A ses yeux, si Arnaud Montebourg, distancé par un jeune candidat UMP dimanche dernier, est si fortement attaqué par la droite, c'est à cause de sa proximité avec elle pendant la campagne présidentielle. Face à Nicolas Sarkozy, "qui rêve d'une Assemblée nationale où le rouleau compresseur ferait son oeuvre", il faut des députés "qui n'ont pas peur d'élever la voix", lance celle qui ne se représente pas mais se pose en première opposante au nouveau chef de l'Etat. "Si vous ne voulez pas que cette voix se taise à l'Assemblée nationale, j'ai besoin de l'élection d'Arnaud Montebourg", insiste Ségolène Royal. La présidente de la région Poitou-Charentes ne cache plus son ambition de prendre la tête de l'opposition, troquant le "nous" socialiste pour la première personne du singulier. Plusieurs de ses lieutenants et amis sont en difficulté avant le deuxième tour, ce qui rend son influence au sein du futur groupe parlementaire plus aléatoire.Frédéric Frangeul (avec Reuters)