Sarkozy volontariste mais pas d'annonces devant le Medef

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy a tenu jeudi un discours volontariste devant les chefs d'entreprise, réunis à l'université du Medef. Le chef de l'Etat a notamment promis d'alléger la fiscalité, sans toutefois annoncer de nouvelles mesures concrètes. Le président de la République a également demandé aux dirigeants d'entreprise de prendre en compte les attentes des salariés en matière de rémunération.

C'était une première : un président de la République présent à l'université d'été du Medef. Nicolas Sarkozy a prononcé un discours très volontariste face aux dirigeants d'entreprise réunis sur le campus d'HEC sans annoncer de nouvelles mesures concrètes. Le chef de l'Etat avait fait dire dans la matinée par son porte-parole que le volet social de la deuxième phase de sa politique économique ferait l'objet d'un discours à part le 18 septembre. Nicolas Sarkozy a insisté sur le nécessaire renforcement de la concurrence pour faire baisser les prix et ainsi soutenir la consommation. Très applaudi, Nicolas Sarkozy a plaidé pour un "capitalisme d'entrepreneurs" et souhaité une concentration de l'aide aux entreprises sur les PME ainsi que la mise en place d'un "small business act". "Je veux que l'aide aux entreprises se concentre sur les PME qui grandissent. Je veux que l'Etat soit à leur côté pour conquérir des marchés à l'international, pour exporter." Evoquant la fiscalité, Nicolas Sarkozy a estimé que "si l'on taxe trop le travail, il se délocalise, si l'on taxe trop le capital, il s'en va (...) Il faut avoir le courage de le dire : la question de la taxe professionnelle, la question de la taxe sur les salaires, la question de l'assiette des cotisations sociales doivent être posées". Le chef de l'Etat a une nouvelle foisdit vouloir "aller plus loin dans la remise à plat de nos prélèvements obligatoires". Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé son intention de faire interdire les enquêtes pénales déclenchées à partir de lettres anonymes, procédure relativement courante en France et à l'origine de certains des plus importants scandales financiers des dernières années. Après l'adoption cet été par le Parlement de mesures fiscales principalement destinées à soutenir la consommation, une loi de modernisation destinée à lever les freins à la croissance est en préparation et le Premier ministre, François Fillon, a annoncé des réformes structurelles pour la fin de l'année. Installée jeudi, la Commission pour la libération de la croissance, présidée par Jacques Attali, doit rendre fin décembre un diagnostic des handicaps de la France et des propositions pour y remédier. Ces propositions pourraient être intégrées au projet de loi de modernisation de l'économie. La présidente du Medef, Laurence Parisot, plaide depuis longtemps pour une politique économique aux entreprises, estimant que le seul soutien à la demande ne permet pas d'accroître la croissance. De nombreux économistes doutent en effet que le "paquet fiscal" permette à la France de gagner le point de croissance supplémentaire que cherche le gouvernement. Ils soulignent en outre que son coût - 13,6 milliards d'euros en année pleine selon Bercy - prive l'Etat de marges de manoeuvre pour mener des réformes structurelles.