Sarkozy : une réforme des institutions à l'horizon 2008

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy a installé officiellement mercredi le "comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République", composé de 13 membres, présidé par Edouard Balladur et ouvert à la gauche avec la présence remarquée de Jack Lang. Objectif : trouver un consensus et proposer une réforme de la Constitution à voter avant les municipales de 2008.

Profonde refonte des institutions ou lifting superficiel, régime parlementaire ou présidentiel : les 13 sages installés mercredi par Nicolas Sarkozy dans le "comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République" devront choisir et choisir rapidement : le président de la République leur a laissé jusqu'à mars 2008 et les élections municipales pour proposer et faire voter un texte. Le président de ce comité Edouard Balladur et les siens ont du pain sur la planche. Balladur qui a affirmé mercredi soir qu'il entendait "faire usage" de sa "liberté de proposition". Jack Lang, qui a été nommé vice-président, a jeté un premier pavé dans la mare en proposant la suppression du poste de Premier ministre. "L'existence d'un Premier ministre ne se justifie que dans les régimes purement parlementaires. Dans notre système, elle entretient la confusion", a expliqué l'ancien ministre socialiste en délicatesse avec son parti. Pour faire avancer la réflexion, Jack Lang sera entouré notamment d'autres personnalités de gauche comme Guy Carcassonne, professeur de droit public et ancien conseiller de Michel Rocard ou Olivier Duhamel, ancien eurodéputé socialiste et du centre comme Jean-Louis Bourlanges, député européen UDF. Car sur ce dossier de la réforme des institutions, Nicolas Sarkozy cherche à obtenir un consensus. Si l'ouverture à gauche est une stratégie affichée depuis le début de son mandat par le président de la République, sur ce sujet précis de la réforme de la Constitution, l'ouverture est une nécessité mathématique. En effet, pour réformer la Constitution, le Parlement doit voter le texte à la majorité des 3/5e, une majorité que l'UMP et le nouveau centre à eux seuls ne pourraient pas réunir. En parallèle au travail du comité, Nicolas Sarkozy a donc aussi commencé à consulter les partis politiques sur ce sujet. Et les premiers échos sont plutôt négatifs. François Hollande a ainsi averti mardi que les élus socialistes s'opposeraient à un "renforcement du pouvoir présidentiel". "Nous avons la possibilité, par ce que nous représentons à l'Assemblée nationale et au Sénat, de voter ou de ne pas voter cette réforme, de la permettre ou de l'empêcher", a-t-il dit. François Bayrou a reproché à Nicolas Sarkozy de vouloir "américaniser" le système français. Pour le président du MoDem, il faut "couper le cordon ombilical" que crée l'actuel mode de scrutin entre l'Assemblée nationale et le président de la République et faire en sorte que tout député soit élu "sur ses idées et non sur son allégeance" à ce dernier. Quant aux Verts, ils ont critiqué un comité "verrouillé" et "une ouverture et une démocratie factice".