Sarkozy soutient Obama, sans annoncer de renforts

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Le président a simplement salué mercredi le discours "courageux" de Barack Obama sur l'Afghanistan.

Nicolas Sarkozy a apporté son "plein soutien" à Barack Obama, après son discours dans lequel il a annoncé mardi soir l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan. "C'est un discours courageux, déterminé et lucide qui donne un nouvel élan dans l'engagement international et ouvre de nouvelles perspectives", a commenté le président français dans un communiqué. Sans dire s’il allait lui aussi envoyer des renforts.

Barack Obama a pourtant mis la pression sur ses alliés occidentaux en Afghanistan, pressés eux aussi d'augmenter leur contingent. Selon Le Monde, Barack Obama aurait réclamé en particulier à la France l'envoi de 1.500 soldats supplémentaires et 10.000 pour l'ensemble des alliés des Etats-Unis.

Depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy martèle qu’il n’enverra pas "un soldat de plus" en Afghanistan. Dans le communiqué envoyé mercredi par l’Elysée, la situation paraît moins figée. Le chef de l'Etat réaffirme que Paris donnera "la priorité à la formation des forces de sécurité afghanes". Mais il précise que la France "examinera sa contribution à la stratégie internationale" dans les semaines à venir.

Hervé Morin, le ministre de la Défense, avait insisté mardi sur Europe 1 sur le rôle de formation que jouait déjà l'armée française en Afghanistan. "Nous avons des missions. La mission de l'armée française, pour le moment, elle est assumée (...) Pour le moment, nous sommes satisfaits de la manière dont ça se déploie et dont l'action est menée", a renchéri mercredi Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères. La France précisera "dans les prochains jours" son engagement, a cependant indiqué peu après Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement.

La France risque d'être prise "dans l'engrenage", a mis en garde François Hollande. L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste a rappelé que c'est "sous l'autorité de Nicolas Sarkozy" que la France y est "entrée" et "donc de plus en plus nous allons être liés aux décisions des Etats-Unis". La France "coincée" par l'engagement dans l'Otan, a renchéri le président du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement. Le PCF a parlé pour sa part de "fuite en avant".