Sarkozy se défend de chasser les voix du FN

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Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy s'est défendu à Aix-en-Provence, dans un département d'élection du Front national, de chasser les voix du FN à une semaine du premier tour de la présidentielle. "Je ne veux pas de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour comme en 2002. Moi, je parle à tous les Français sans aucune exception", a déclaré dimanche le candidat de l'UMP lors d'un "pique-nique républicain" avec quelque 2.000 personnes.

Dans la dernière ligne droite avant le premier tour, Nicolas Sarkozy entend s'adresser aux "déçus de la politique", à ceux qui ont voté FN en 2002 ou ont voté "non" au référendum de 2005 sur la Constitution européenne "par désespérance". "Ce qu'ils ont dit en 2002, ils l'ont redit en 2004 et l'ont confirmé en 2005. Cette France du 'non' existe toujours. Je veux m'adresser à elle pour lui dire que j'ai compris cet appel et que je suis prêt à lui apporter des réponses", a-t-il souligné. Soulignant la "cohésion" de son équipe, le candidat de l'UMP, toujours favori des sondages, a raillé la "division des autres camps". "François Bayrou est seul. Quant à Ségolène Royal, elle s'estime si mal accompagnée qu'elle ne les sort jamais", a-t-il lancé. Au domaine du Grand Saint-Jean, dans la périphérie aixoise, le candidat de l'UMP est apparu aux côtés de son conseiller politique François Fillon, de la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, et de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et vice-président de l'UMP. L'ancien ministre de l'Intérieur a enfoncé le clou en se moquant de la proposition de partenariat entre le PS et l'UDF, avancée par l'ancien premier ministre socialiste Michel Rocard et reprise par Bernard Kouchner, qu'il a qualifiée "d'accord passé dans le dos des Français". "A 17h00, Rocard lance un appel. A 18h00, Hollande dit qu'il n'y a personne au numéro. A 19h00, Ségolène Royal dit qu'il y aura peut-être quelqu'un demain matin", a-t-il ironisé. "Le lendemain matin, on attendait Rocard et on a Kouchner". "La logique présidentielle, ce n'est pas des accords entre grands et petits amis", a-t-il estimé. "Le Pen, Bayrou et Royal font une erreur. Ils feraient mieux de parler de leur programme et de leur personnalité", a-t-il estimé en marge du meeting. "Ils ne gagneront pas parce qu'ils m'auront attaqué mais parce qu'ils se seront montrés les meilleurs", a-t-il jugé. "On n'est pas les meilleurs quand on dit tout et le pire".Frédéric Frangeul (avec Reuters)