Sarkozy revendique un droit d'inventaire

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Administrator User , modifié à
Au soir de son départ du ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a revendiqué en Avignon un droit d'inventaire sur la politique de la droite depuis 2002 et sur les deux mandats du président Jacques Chirac. "Je veux rompre avec une façon de faire de la politique qui a conduit la démocratie politique française dans la situation où elle s'est trouvée en 2002", a lancé le candidat de l'UMP devant quelque 600 militants.

Désormais libéré des contingences gouvernementales, Nicolas Sarkozy avait choisi un lieu symbolique pour s'adresser à quelque 600 militants de son parti : la salle du Palais des Papes où Jacques Chirac avait annoncé le 11 février 2002 qu'il briguerait un deuxième mandat. Le candidat de l'UMP a estimé que le chef de l'Etat avait apporté "un soutien important sur le plan politique et sur le plan personnel" à sa propre candidature, malgré 12 années de relations tumultueuses : "ce soutien sans ambiguïté c'est un soutien important mais chacun, naturellement, a son tempérament et son histoire". Nicolas Sarkozy a rappelé au début de son discours que Jacques Chirac l'avait devancé dans cette même salle en 2002. "Et c'est en Avignon (...) que j'ai choisi de me rendre en homme libre", a-t-il poursuivi : "Libre d'aller pleinement au devant des Français, de tous les Français sans exception (...), pour leur faire partager mes convictions, pour leur livrer ma part de vérité et écouter la leur, pour me réclamer de notre bilan mais également pour m'en distinguer". "Qu'on ne me demande pas de continuer à faire de la politique comme on en fait jusqu'à présent car les mêmes causes produiront les mêmes effets", a-t-il lancé. "Je veux rompre avec une façon de faire de la politique qui a conduit la démocratie politique française dans la situation où elle s'est trouvée en 2002 avec Le Pen au deuxième tour" de la présidentielle. Nicolas Sarkozy a déclaré que s'il était élu le 6 mai, il demanderait aux Français de le juger sur ses résultats. "Un homme politique digne de ce nom, un président de la République digne de sa fonction, fixe un cap, fixe un objectif et dit aux Français de le juger sur les résultats", a-t-il dit. "Et si les résultats ne sont pas au rendez-vous, eh bien il est normal que les Français sanctionnent celui qui n'a pas tenu ses objectifs. C'est la démocratie (...) et c'est comme ça que je veux me présenter." Peut-être une autre pierre dans le jardin de Jacques Chirac, à qui il a parfois été reproché, notamment par l'opposition, de n'avoir pas tiré les conséquences de la dissolution ratée de l'Assemblée nationale en 1997 et de la victoire du "non" à la Constitution européenne lors du référendum de mai 2005. Nicolas Sarkozy a dit vouloir incarner "la défense de la valeur du travail" et défendu de nouveau sa volonté de placer la question de l'"identité nationale" au coeur de sa campagne. "J'en parlerai jusqu'à la dernière minute et personne ne m'empêchera d'en parler", a-t-il dit à propos de ce deuxième point. "Remarquez, depuis deux jours, j'ai l'impression d'être rejoint", a-t-il ajouté en faisant notamment allusion aux déclarations de la candidate socialiste en faveur de la restauration des symboles de la nation, comme le drapeau. Les quatre dernières semaines avant le premier tour seront "décisives", a estimé Nicolas Sarkozy, "parce que le vote des Français va maintenant se cristalliser" et que "l'entrée en scène de tous les candidats officiels a chahuté le paysage". Il a donné leur "feuille de route" aux militants de l'UMP : "la sérénité, l'explication de (son) projet, la mobilisation de tous" pour être ses "interprètes, en tous lieux et en toutes heures". Et de conclure : "tout dépend de vous."