Sarkozy reste sur le terrain de l'insécurité

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Administrator User , modifié à
En meeting dans le Morbihan, Nicolas Sarkozy a justifié mardi soir la "colère" des marins-pêcheurs "qui ne veulent pas mourir", par opposition à la "violence gratuite" des "fraudeurs et des voyous", qu'il a de nouveau condamnée. Ce faisant, le candidat de l'UMP montre qu'il veut privilégier le thème de l'insécurité pendant les dernières semaines de campagne.

Il y a violence et violence. C'est ce que Nicolas Sarkozy a tenté de démontrer hier soir dans le Morbihan. "Chez les marins on ne fraude pas, chez les marins on ne triche pas. Ici, quand on manifeste, quand on a recours à la violence, ce n'est pas pour se distraire, ce n'est pas pour nuire à autrui, c'est parce qu'on est profondément désespéré et qu'on pense qu'on n'a plus de recours", a-t-il dit devant plusieurs milliers de personnes dans la banlieue de Lorient, un public tout acquis à la cause des marins et des pêcheurs. "Aucune violence n'est acceptable dans la République mais je ne mets pas et je ne mettrai jamais sur le même plan la colère des pêcheurs qui ne veulent pas mourir et la violence gratuite des fraudeurs et des voyous", a ajouté Nicolas Sarkozy, faisant allusion aux récents événements survenus à la Gare du Nord à Paris. "Parce qu'un pêcheur qui ne veut pas mourir, ce n'est pas un fraudeur et ce n'est pas un voyou." Le candidat de l'UMP dont le discours a été abondamment ponctué par de vigoureux applaudissements, a promis de se battre à Paris, à Bruxelles et "partout où il le faudra" pour défendre les marins-pêcheurs français, pénalisés selon lui par rapport aux pêcheurs espagnols et d'autres nations dans le monde. Il a en revanche promis qu'il n'aurait "aucune indulgence envers les fraudeurs et les truqueurs" et s'en est de nouveau pris à ses adversaires, dont la candidate socialiste Ségolène Royal, et à leur attitude après les incidents gare du Nord. "J'ai été scandalisé que certains, dans les médias, parmi les intellectuels, parmi la classe politique, aient pu laisser entendre que la responsabilité des récentes émeutes de la gare du Nord était imputable à la police, au prétexte qu'elle avait osé interpeller un fraudeur", a-t-il dit. "Cette attitude est indigne de gens qui prétendent exercer des responsabilités dans la politique, dans l'économie et dans la société", a-t-il poursuivi. "Cette attitude est désastreuse pour l'esprit civique. Cette attitude est irresponsable de la part de candidats à la présidence de la République." Frédéric Frangeul (avec Reuters)