"Je sais que votre pays a changé et c'est ce Maroc nouveau que je suis venu voir, ce Maroc démocratique, ce Maroc pluriel, ce Maroc réconcilié avec son passé, ce Maroc confiant dans son avenir", a déclaré Nicolas Sarkozy mardi devant le Parlement marocain. "Je suis venu vous proposer au nom de la France un véritable partenariat avec le Maroc, sans arrogance", a insisté le président français sous les applaudissements. "Si la France a beaucoup à donner, la France a aussi beaucoup à apprendre de vous", a-t-il estimé, laissant entendre par ce discours qu'il souhaitait rompre avec une forme de "paternalisme" prêtée à ses prédécesseurs, dont Jacques Chirac, à l'égard de l'ancien protectorat français.
Au moment où l'affaire Ben Barka, disparu en 1965 à Paris, connaît de nouveaux rebondissements, il a estimé que le Maroc était en mesure aujourd'hui de "regarder en face la vérité sur les violences du passé". Un juge français a demandé cinq mandats d'arrêts à l'encontre de Marocains dans le cadre de ce dossier et l'avocat de la famille de l'ancien opposant a réclamé aux autorités marocaines et au président français que toute la lumière soit faite. Dans les couloirs du Parlement de Rabat, on s'étonnait mardi matin, de la "coïncidence" entre les fuites dans la presse sur cette demande de mandats d'arrêt et la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy. Interrogé à ce sujet, le président français s'est borné à répondre que la justice était indépendante. "Je n'y suis pour rien", a-t-il sobrement déclaré.
Nicolas Sarkozy a également donné rendez-vous aux chefs d'Etat de la Méditerranée en France en juin 2008 pour jeter les bases "d'une Union économique, politique et culturelle". Le président français a également appelé "tous les autres pays, qui ne font pas partie du pourtour méditerrannéen, à assister à la réunion en tant qu'observateurs". Nicolas Sarkozy a aussi annoncé mardi soir que la France et le Maroc avaient décidé de coopérer dans le domaine nucléaire civil. Une annonce faite lors d'un dîner officiel offert en son honneur par le souverain marocain Mohammed VI au palais royal de Marrakech.