Sarkozy prône fermeté et dialogue en Corse

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy était en Corse ce mardi. Le président a annoncé la tenue d'un conseil des ministres décentralisé en octobre pour appuyer le développement de l'île et apporter son soutien aux victimes de racket. Il s'est dit ouvert au dialogue sur "tous les sujets" mais avec les "gens honnêtes" seulement.

Le chef de l'Etat effectuait ce mardi son premier déplacement en Corse depuis son accession à l'Elysée en mai... Une île qu'il connaît bien puisqu'en tant que ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy s'y était rendu près d'une trentaine de fois. Cette visite était destinée à apporter son soutien aux victimes des violences. Le président en a profité pour appeler à un "sursaut civique" contre le racket. Il a aussi annoncé la tenue d'un conseil des ministres décentralisé dans l'île en octobre. "C'est un appel à un sursaut civique que je lance dans l'intérêt de l'île", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une rencontre avec des victimes de racket à Saint-Florent. "Nous sommes décidés à provoquer une révolution culturelle (..) Les Corses doivent rompre avec un système qui n'a rien de culturel, c'est un système mafieux". Le chef de l'Etat s'est cependant dit prêt au dialogue sur la langue corse et la question des détenus nationalistes "avec ceux qui veulent construire la Corse de demain, pas la détruire". Visitant un chantier "emblématique" à Bocognano (Corse-du-Sud), il a de nouveau mis en garde les poseurs de bombes et les tenants de la violence. "Les premières victimes du racket, de la violence, de la mafia, des cagoulés, ce sont les Corses. L'Etat républicain est prêt à parler, à discuter, mais il n'est pas prêt à céder sur ses valeurs", a-t-il dit."Si on veut poser des bombes, l'Etat sera au rendez-vous pour la punition", a-t-il prévenu. En réponse à l'appel au dialogue lancé par des indépendantistes, Nicolas Sarkozy a répété qu'il n'y avait "pas de tabou", sauf vis-à-vis des organisations clandestines ou de ceux qui les soutiennent. "Je suis totalement prêt à parler de tous les sujets, y compris des sujets les plus sensibles qui touchent à l'âme corse (...) Mais je ne parlerai qu'à des gens honnêtes, des gens qui parlent à visage découvert et non pas avec les cagoulés ou ceux qui défendent et comprennent les cagoulés", a-t-il ajouté. Sur la question des détenus "politiques", dont les nationalistes demandent le rapprochement, Nicolas Sarkozy s'est également dit prêt à prendre en compte "les problèmes douloureux des familles". Une trentaine de nationalistes sont concernés à terme par une éventuelle mesure de rapprochement leur permettant d'accomplir leur peine sur l'île. "Mais que les choses soient claires : pas de compromis", a précisé le chef de l'Etat. "Soit on respecte les règles de la République est solidaire. Soit on ne la respecte pas et on a rien à attendre d'elle." Sous un soleil ardent, le chef de l'Etat a ensuite sillonné les rues de la vieille ville de Porto-Vecchio, suivi par plusieurs centaines d'estivants et d'habitants. Il a tenu dans l'après-midi à Saint-Florent une réunion avec des victimes de racket, dont le restaurateur Lucien Benvenuti, qui avait dénoncé en juillet la tentative d'extorsion de fonds dont il était victime. Après avoir porté plainte, l'homme avait pris l'opinion publique à témoin en publiant le 4 juillet une lettre dans le quotidien "Corse-Matin". Pour ce déplacement, le chef de l'Etat était notamment accompagné des ministres de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, et de la Justice, Rachida Dati.