Sarkozy et Royal multiplient les tentatives pour séduire l'UDF

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Administrator User , modifié à
Forts des quelque sept millions de voix obtenues par François Bayrou au premier tour de la présidentielle, les élus UDF se sont réunis mardi pour évoquer le second tour, les législatives et, au-delà, la création d'une nouvelle force politique au centre. Et justement, ce sont ces millions de voix qui intéressent Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. A Montpellier, la candidate socialiste a déclaré qu'il y aura des ministres UDF dans son futur gouvernement. Pour le candidat UMP, ses "amis de l'UDF sont les bienvenus".

A l'UDF, personne n'est pressé de répondre aux tentatives de séduction du PS ou de l'UMP. François Bayrou refuse toujours de s'exprimer sur ses intentions. Il devrait donner ses consignes cet après-midi lors d'une conférence de presse. Mardi, le leader de l'UDF a réuni députés et sénateurs centristes pour discuter de la stratégie à adopter : l'appel de Ségolène Royal, le cas des élus qui ont rallié Nicolas Sarkozy, la présentation d'un député par circonscription aux législatives et la mutation de l'UDF ont été passés en revue. Dans l'immédiat, il semble que les appels de telle ou telle personnalité UDF à voter pour le candidat UMP Nicolas Sarkozy ne semblent pas troubler le gros des troupes. Quant à l'appel de Ségolène Royal à un dialogue avec François Bayrou, il a fait un flop, a dit le député du Loir-et-Cher Maurice Leroy à la sortie de la réunion. Alors, en attendant la décision de François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se démènent pour le séduire ainsi que ses électeurs. Nouvelle tentative de charme tout d'abord de la candidate socialiste : Ségolène Royal n'a pas exclu mardi soir de faire entrer des ministres UDF au sein de son futur gouvernement. Lors d'une rencontre informelle avec la presse à Montpellier où elle tenait un meeting, elle a réaffirmé qu'elle tirerait "toutes les conséquences" d'une éventuelle entente avec François Bayrou, à qui elle propose une "séance de travail restreinte". A un journaliste qui lui demandait précisément si cela impliquait "y compris" de nommer des centristes au gouvernement, elle a répondu : "bien sûr". Au Zénith de Montpellier, où 9.000 personnes étaient réunies, Ségolène Royal n'a pas cité le nom de François Bayrou. Pourquoi ? Pour ne pas "lui mettre la pression par meeting interposé". Mais elle a souligné avoir été "très explicite" notamment quand elle en a appelé à "toutes les couleurs de l'arc-en-ciel". L'UDF courtisé aussi par Nicolas Sarkozy, en meeting, lui, près de Rouen. "Mes amis de l'UDF sont les bienvenus", a lancé le candidat UMP, qui "croit plus aux convictions qu'aux étiquettes". Un message alors que Pierre Albertini, député-maire de Rouen et co-auteur du projet législatif UDF, a officiellement rallié mardi soir Nicolas Sarkozy. Il était encore aux côtés de François Bayrou à l'avant-veille du premier tour. L'ancien ministre de l'Intérieur a aussi dénoncé le "front commun des haines" que cherchent, selon lui, à constituer la gauche et l'extrême-gauche contre sa personne.