Sarkozy et Blair très complices

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Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy, champion d'une droite française qui se veut " décomplexée ", et Tony Blair, fondateur du " New Labour ", ont affiché vendredi leur complicité lors d'un entretien d'une heure et demie et d'un dîner privé. Auparavant, le Premier ministre britannique avait fait ses adieux à Jacques Chirac. Jeudi, Tony Blair a annoncé qu'il quitterait le 10, Downing Street, le 27 juin.

"Je suis absolument certain qu'il sera très bien". Petite phrase de Tony Blair à l'issue d'un entretien avec Nicolas Sarkozy. Les deux hommes étaient visiblement ravis de se voir. Le Premier ministre britannique a été reçu vendredi pendant une heure et demie par le président élu dans ses locaux provisoires de la rue Saint-Dominique à Paris. Egalement présent à cet entretien : François Fillon qui est pressenti au poste de Premier ministre. L'entretien a été suivi d'un dîner privé dans un restaurant parisien entre les deux hommes. Tony Blair est le premier dirigeant étranger reçu par Nicolas Sarkozy. Ce dernier ne se rendra à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel qu'après son intronisation mercredi prochain. Au menu des discussions notamment, la proposition de Nicolas Sarkozy de traité "simplifié" destiné à débloquer la construction européenne, en panne depuis le rejet par la France et les Pays-Bas du projet de Constitution de l'Union en 2005, et du "travail à faire" lors du prochain sommet de l'Union européenne, les 21 et 22 juin à Bruxelles. Le traité simplifié ne reprendrait que le volet institutionnel du projet de Constitution européenne. "Je suis d'accord avec ça, oui, absolument", a déclaré Tony Blair. Prié de dire quel conseil il avait à donner au futur chef de l'Etat français pour rester aussi longtemps que lui au pouvoir (dix ans), Tony Blair a répondu en riant, et en français : "Il n'a pas besoin de mon conseil parce qu'il a fait une campagne extraordinaire." Tout au long de sa campagne présidentielle, notamment lors d'une visite à Londres, le 30 janvier, Nicolas Sarkozy s'est montré très admiratif pour le bilan de Tony Blair, notamment en matière de lutte contre le chômage. "J'ai une très grande amitié depuis longtemps pour Tony Blair, qui n'est pas simplement une question de proximité politique", a-t-il dit vendredi après leur entretien. "Tony Blair est une homme que j'apprécie humainement parlant. Je peux dire que c'est un ami." "Ce que j'admire dans Tony Blair, ce n'est pas qu'il est resté dix ans au pouvoir", a-t-il ajouté. "La durée est une chose importante mais ce qui compte c'est ce qu'on fait. Le peuple vote, décide de confier sa confiance à des dirigeants pour faire des choses, pas pour durer. Alors si en plus il y a la durée, c'est important." Nicolas Sarkozy a estimé que le Premier ministre britannique avait "profondément modernisé son pays" et "su rassembler des majorités au-delà de sa propre famille politique pour obtenir des résultats importants." Tony Blair pourrait-il alors servir d'exemple au président élu ? Ce dernier a répondu que le dirigeant travailliste avait "montré qu'on pouvait obtenir le plein emploi". Il a rappelé qu'il s'était lui-même "engagé devant les Français pour le plein emploi". "Pour le reste, je ne fais pas de politique en Angleterre, je fais de la politique en France", a ajouté Nicolas Sarkozy.Auparavant, Tony Blair a eu une heure d'entretien avec Jacques Chirac. Les deux hommes se sont fait leurs adieux, en s'embrassant et en évoquant une série de dossiers, dont celui de la réformes des institutions européennes. Le président sortant s'est dit "particulièrement sensible" à la visite du Premier ministre britannique, qu'il a qualifiée de "geste d'amitié".