Sarkozy en appelle aux salariés d'EDF

Nicolas Sarkozy s'est livré lundi à un nouveau pilonnage en règle de François Hollande sur le nucléaire en appelant les salariés d'EDF à le rejoindre pour sauver la filière. © MAXPPP
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F.C avec AFP , modifié à

Le président-candidat s'est posé en défenseur du nucléaire, lundi et a critiqué l'accord PS-EELV.

Nicolas Sarkozy s'érige en défenseur ultime de l'industrie nucléaire. Alors qu'il visitait lundi la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, dans le Loir-et-Cher, le président-candidat s'en est vivement pris à l'accord électoral signé par François Hollande avec les écologistes. Cet accord prévoit la fermeture de 24 des 58 réacteurs atomiques français pour faire passer la part de l'énergie nucléaire de 74 à 50% dans la production d'électricité du pays.  

"Si vous voulez défendre le nucléaire, c'est maintenant qu'il faut se mobiliser. Après, il sera trop tard", a-t-il dit lors d'une allocution devant les employés de la centrale à la fin de sa visite. "Le candidat socialiste joue vos emplois sur le tapis vert des négociations avec ses partenaires Verts", a-t-il ajouté.

"Ça fait cher le sourire de Madame Joly…"

"Depuis 60 ans le nucléaire fait l'objet d'un consensus (...) ce consensus a été brisé dans des conditions scandaleuses (...) par un accord électoral entre des gens sectaires qui profitent de l'accident de Fukushima (...) pour jouer sur les peurs et pour casser le nucléaire français", a-t-il dénoncé.

"La seule raison (de cet accord), c'est ne pas déplaire à Madame (Eva) Joly (candidate écologiste à la présidentielle) et à ses amis", a estimé le président-candidat. "Franchement, ça fait cher le sourire de Madame Joly. Elle-même n'y connaît absolument rien en nucléaire (...) puisqu'elle a confondu les réacteurs avec les centrales", a-t-il insisté, "ça fait froid dans le dos".

Les camps Hollande et Joly réagissent

A l'appui de son discours, Nicolas Sarkozy n'a pas hésité lundi à agiter la menace d'une disparition pure et simple d'EDF. "Casser le nucléaire, c'est casser EDF, j'aimerais que chacun y réfléchisse", a mis en garde le candidat, appelant les salariés à "passer au-dessus des corps intermédiaires pour défendre le nucléaire et défendre EDF".

Les camps Hollande et Joly n'ont pas tardé à réagir. "Je ne sais pas quand est-ce qu'il va s'arrêter de dire n'importe quoi ! Une fois tous les deux jours, il parle de la secte des écologistes, il va se fatiguer avant nous", a lancé la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, sur BFM-TV. François Brottes, chargé de l'Energie dans l'équipe Hollande, a, lui, dénoncé "une manipulation" dans les déclarations faites par Nicolas Sarkozy.