Sarkozy dénonce vertement les excès de l'écologie

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Administrator User , modifié à
C'est à Bordeaux que Nicolas Sarkozy tenait meeting hier soir. Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle a dénoncé ce qu'il juge être des excès de l'écologie. Il avait choisi de consacrer la plus grande partie de son discours à la "politique de la vie" qu'il promet de mener s'il est élu le 6 mai, en particulier dans le domaine de l'environnement.

"On ne sauvera pas l'humanité en faisant de l'écologie une idéologie totalitaire, qui se donnerait pour objectif de libérer l'homme de la civilisation pour le renvoyer à l'état sauvage", a lancé Nicolas Sarkozy devant plusieurs milliers de personnes, lors d'une réunion publique à Bordeaux jeudi soir. "On ne sauvera pas l'humanité en appauvrissant tout le monde et en partageant le travail. Je refuse que l'on somme l'homme de choisir entre la croissance et le respect de l'environnement", a-t-il poursuivi. "Je veux le progrès économique dans le respect de la planète, et c'est possible ! Je veux l'emploi pour tous par le développement durable." Nicolas Sarkozy avait choisi de consacrer la plus grande partie de son discours à la "politique de la vie" qu'il promet de mener s'il est élu le 6 mai, en particulier dans le domaine de l'environnement. Il a cependant lancé une mise en garde contre la tentation de passer d'un excès à l'autre. "Hier, l'homme avançait sans réfléchir (...) causant des dégâts à jamais irréparables. Aujourd'hui, le même homme n'ose plus bouger, lesté par les remords, la culpabilité et le principe de précaution", a-t-il déclaré. "Hier on faisait trop. Aujourd'hui, on a la tentation de ne plus rien faire." "Certains proposent de tout arrêter, de revenir en arrière, de récuser la science (...) Je ne partagerai jamais cette opinion que le progrès est dans l'immobilisme", a-t-il ajouté. "Je veux être le candidat qui prépare la France aux changements inéluctables qui lui permettront d'épouser le monde de demain." Le candidat de l'UMP a énuméré ses propositions, déjà exposées à plusieurs reprises, en matière de protection de l'environnement et de promotion d'un développement durable, dont l'instauration d'une responsabilité "illimitée" des maisons-mères pour les dégâts causés à l'environnement par leurs filiales. "Je n'accepte pas que l'on puisse saccager un territoire et fuir du jour au lendemain sans avoir de compte à rendre sur ses actes", a-t-il souligné. "C'est une révolution par rapport au droit commun de la responsabilité limitée." Le président de l'UMP a promis, s'il est élu, de faire inscrire cette responsabilité illimitée des maisons-mères dans le droit européen et réaffirmé qu'il proposerait la création d'une "organisation mondiale de l'environnement". Il a étendu son propos sur la "politique de la vie" à d'autres domaines, comme la santé, l'éducation et même à la lutte contre la délinquance et l'insécurité ou l'immigration clandestine. Tout en se présentant comme le "candidat de la droite républicaine", il a notamment estimé que "tout ce qui touche intimement à la vie" n'était pas une "marchandise" et ne devait pas relever "que d'une logique commerciale". La "politique de la vie" est aussi celle qui se fixe comme objectif "qu'il n'y ait plus de travailleurs pauvres", a-t-il également déclaré, en revenant sur un des thèmes de prédilection de sa campagne. Nicolas Sarkozy a d'autre part promis de lutter "contre la solitude, ce drame de nos sociétés contemporaines", et d'en faire "une des grandes préoccupations des politiques publiques" pour éviter, notamment, des drames comme la crise de la canicule de 2003 qui a coûté la vie à environ 15.000 personnes âgées.