Sarkozy défend la place des Antilles dans l'"identité nationale"

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Administrator User , modifié à
Au deuxième jour de son voyage aux Antilles, Nicolas Sarkozy a mis l'accent sur l'importance des départements et territoires d'outre-mer pour "l'identité de la France", son nouveau thème de campagne. Après la Guadeloupe, le candidat de l'UMP a mis le cap sur la Martinique.

Premier objectif pour Nicolas Sarkozy aux Antilles : lutter contre la chaleur tropicale pour éviter toute insolation ou dérapage incontrôlé. Lors de son voyage à La Réunion il y a un mois, le candidat s'était en effet laissé aller à dire que cette campagne, il commençait "à bien la sentir". Devant les Guadeloupéens qui, pour certains, l'ont interpellé avec des "Monsieur le Président", Nicolas Sarkozy a mis en avant son nouveau thème de campagne, "l'identité de la France". "Dans l'identité de la France, nos régions ultramarines sont extrêmement importantes parce que cette identité, riche de sa diversité, cette jeunesse, cette ardeur, cette gaieté, ce soleil, c'est la France", a lancé le candidat lors d'une visite à la commune du Moule, dans le sud de la Guadeloupe. Jeudi soir, Nicolas Sarkozy s'est exprimé lors d'un meeting devant 2.500 Guadeloupéens acquis à sa cause mais son propos s'est adressé à un public bien plus large. Il a fait notamment allusion à sa proposition très controversée, jusque dans les rangs de ses partisans, de création d'un ministère de "l'Immigration et de l'Identité nationale". "Je devais prendre ce risque de perturbation du milieu", avait-il dit dans l'avion qui l'amenait en Guadeloupe, première étape d'une visite aux Antilles. "Depuis que je l'ai fait, j'ai pris six points dans les sondages." La question de l'"identité" restera, avec le travail, un des principaux thèmes de sa campagne, qui entre dans une nouvelle phase après le soutien apporté à sa candidature par le président Jacques Chirac et avec son départ, lundi, du ministère de l'Intérieur. Le président de l'UMP estime ainsi répondre, notamment, aux aspirations de ce qu'il appelle la "France du 'non'" - celle de la majorité de Français qui ont voté contre la Constitution européenne le 29 mai 2005. "La France du 'non' est sous-jacente, elle n'a pas disparu. Je la sens", explique-t-il. "Elle ne parle pas, on ne parle pas d'elle mais elle va s'exprimer. Moi, je lui parle quand je parle de l'euro trop fort, d'Airbus, de l'identité nationale, de la politique de l'immigration." Nicolas Sarkozy a conçu sa stratégie de campagne en "séquences". Cette semaine était celle du soutien de Jacques Chirac, la semaine prochaine sera celle de son départ du ministère de l'Intérieur. "Il y a le temps du président et il y a le temps du départ. Si j'étais parti hier, ça devenait l'événement de la journée", explique-t-il. La semaine prochaine sera peut-être aussi celle du soutien public du ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo, qui fait durer le suspense. Elle marquera également le début de "nouvelles rencontres" du candidat avec les Français, avec un déplacement par jour. Le premier devrait avoir lieu lundi et mardi dans la région de Marseille. Il serait suivi mercredi par un déplacement dans le Nord-Pas-de-Calais et à Lille.Frédéric Frangeul (avec Reuters)