Comment sont informés les médecins généralistes sur les médicaments qui existent et qu'ils s'apprêtent à prescrire à leurs patients ? Un rapport de l'Inspection générale des affaire sociales, rendu public par le ministère de la Santé, propose de répondre à cette question. Et le tableau qu'il dresse du secteur n'est guère favorable à un acteur en particulier : les visiteurs médicaux. Ces VRP du médicament sont plus de 23.000 en France. Rémunérés par les laboratoires pharmaceutiques, ils seraient devenus au fil du temps la principale source d'information pour les généralistes. Avec toutes les questions d'objectivité que cela pose.
25.000 euros par an et par médecin : ce serait la somme dépensée par l'industrie pharmaceutique pour vanter ses produits selon le calcul réalisé par les inspecteurs de l'Igas. A titre de comparaison, sur la base d'un rythme de travail normal pour un généraliste, cette somme représenterait près de 258 heures rémunérées dans son cabinet pour un médecin. Pour l'Igas, avec les enjeux financiers qui le sous-tendent, ce "mode d'information médicale fait obstacle au développement de démarches plus exigeantes de recherche d'information par les médecins".
Car les visiteurs médicaux ne disent pas tout sur les médicaments qu'ils sont chargés de promouvoir. Sans mentir pour autant, ils peuvent minimiser les risques de certaines pilules ou ne pas présenter toutes les garanties officielles nécessaires. Les visiteurs médicaux sont tenus d'obtenir un diplôme national pour exercer et la profession a signé une charte de déontologie en 2004. Des engagements qui restent insuffisant pour l'Igas, qui défend la bonne information des médecins et au-delà la santé de leurs patients.