Sans-papiers à Lille : le préfet tape du poing sur la table

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A Lille, les rapports entre la préfecture et les sans-papiers continuent de se tendre. Le préfet a déclaré sans détour mercredi que désormais la grève de la faim entamée par 42 personnes n'était plus synonyme de "régularisation". La Ligue des Droits de l'homme (LDH) et le Mrap Nord-Pas-de-Calais "condamnent depuis plusieurs jours " les interpellations d'une quarantaine de sans-papiers grévistes de la faim dans le Nord et demandent "l'ouverture d'un réel dialogue" entre préfecture et sans-papiers.

Le préfet du Nord s'est exprimé avec "calme" et "fermeté" mais sans détours mercredi. Une déclaration en forme d'avertissement pour les 42 sans-papiers grévistes de la faim à Lille. Pour Daniel Canépa, "dans l'esprit des gens, grève de la faim est égale à régularisation". Désormais, ce serait égal à reconduite à la frontière". Pour le préfet du Nord, "l'Etat ne peut accepter un chantage quelconque".Mardi, les 42 sans-papiers en grève de la faim ont été évacués par la police et orientés dans des hôpitaux de la région. Certains étaient en grève de la faim depuis le 15 juin dernier. Cela fait plusieurs mois que les sans-papiers du Nord, engagés dans un bras de fer avec le préfet, demandent une régularisation groupée. Pour Roland Diagne, porte-parole du Comité de ces sans-pariers, il s'agit d'une "rafle". "Les grévistes de la faim ont été amenés à la Police aux frontières afin de les trier", a-t-il ajouté, précisant que leur sort dépendrait de leur état de santé. "Certains iront sans doute en centre de détention, d'autres seront hospitalisés", a-t-il déclaré. Quelque 150 sans-papiers, dont une soixantaine en grève de la faim, avaient été évacués le 1er août de la Bourse du travail de Lille, alors qu'ils demandaient leur régularisation. Une partie d'entre eux campait depuis à proximité de l'hôpital Saint-Vincent et du CHU à Lille, ainsi que des hôpitaux de Valenciennes, Roubaix et Tourcoing. Sur les 150 personnes évacuées, 86 avaient été placées en rétention mais au moins 72 avaient été remises en liberté par des juges des libertés et de la détention. Deux sans-papiers Guinéens ont été renvoyés dans leur pays mercredi dernier. Daniel Canépa avait proposé le 16 août un dispositif "de sortie de crise" qui prévoyait le réexamen des dossiers des 150 sans-papiers, dont les grévistes de la faim. L'accord avait été signé par six associations humanitaires mais rejeté par le CSP 59, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).