Rythmes scolaires : les petits calculs de l’UMP

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - Le parti de Jean-François Copé veut maintenir la pression sur ce sujet polémique.

L’INFO. L’UMP veut en faire le boulet de la majorité. Si les dernières mobilisations d'enseignants n'ont pas été vraiment impressionnante, le parti de Jean-François Copé a décide de ressortir de ses cartons la réforme des rythmes scolaires portée par Vincent Peillon. Un proche du patron de l’UMP l’a confié à Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1 : "on avait le bouclier fiscal, ils ont les rythmes scolaires".

"Si la vague bleue se confirme, Vincent Peillon sera remercié". Mercredi, le sujet a été abordé pendant 20 minutes au bureau politique de l’UMP. La consigne donnée est claire : on ne relâche pas la pression. Un peu plus tôt dans la journée, à l’Assemblée nationale, un député avait déjà apostrophé le ministre de l’Education nationale. Le pire pour la majorité est que les armes à disposition de l’opposition sur ce sujet sont fournies par un des alliés traditionnels de la gauche, à savoir les enseignants. Une enquête du  premier syndicat des professeurs du premier degré  (le Snuipp) montre par exemple que 75% des profs trouvent que leurs conditions de travail se sont dégradées depuis la réforme des rythmes scolaire. Et il sont à peine 22 % à penser que la réforme améliore l’apprentissage des élèves. Du pain béni pour l’UMP.

Vincent Peillon

Jean-François Copé est persuadé de tenir là un axe de contestation porteur, pour lui et sa famille politique. "Si, au soir des municipales, la droite l’emporte, j’irai réclamer à 20 heures  la suppression de cette réforme", assure-t-il. Un baron de l’UMP voit plus loin encore, et c’est le ministre de l’Education nationale qui est dans son viseur : "si la vague bleue se confirme, Vincent Peillon sera remercié pour laisser place à un ministre qui détricotera sa réforme".

Les sénatoriales dans le viseur. Une réforme qui existe pourtant déjà dans les faits dans 20% des communes, pour des résultats pas si mauvais que ne veut bien l’affirmer l’UMP.. Selon une enquête de l’Association des maires de France, quatre édiles sur cinq sont en effet satisfaits des effets de la réforme. Mais le parti de Jean-François Copé voit un peu plus loin : à la rentrée 2014, autour du 2 ou 3 septembre, toutes les villes devront s’y mettre. Or trois semaines plus tard auront lieu les élections sénatoriales. Et si la réforme doit être appliquée sur fond de psychodrame, ce serait alors "un ball-trap" comme le dit un fidèle du patron de l’UMP. Dans les rangs de l’opposition, on a de la mémoire : la gauche lui a ravi le Sénat quand les préfets, quelques semaines avant l’élection, commençaient à faire appliquer la réforme du conseiller territorial.

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