Russie : tensions avant la présidentielle annoncée pour le 2 mars 2008

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La chambre haute du Parlement russe a fixé au 2 mars prochain la date de la prochaine élection présidentielle. Selon la constitution, Vladimir Poutine, l'actuel président de la Russie, ne peut se présenter pour un troisième mandat. Le flou qui entoure cette élection est renforcé par les tensions qui s'accentuent à quelques jours des élections législatives autour des opposants à Vladimir Poutine, tel Garry Kasparov arrêté samedi et emprisonné pour cinq jours.

A l'unanimité, les sénateurs russes ont voté lundi pour fixer au 2 mars 2008 la date de l'élection présidentielle qui doit décider de la succession de Vladimir Poutine. L'actuel président, déjà élu en 2000 puis 2004, ne peut en effet pas se présenter selon la Constitution. Il laisse pourtant planer le doute sur son attitude dans les mois à venir, dans un climat politique qui se tend au fil des semaines alors que se rapprochent les élections législatives celles-là, prévues pour le 2 décembre. Dernière illustration samedi avec l'arrestation de Garry Kasparov.

L'ex-champion du monde des échecs est accusé d'avoir marché en direction de la Commission électorale centrale à l'issue d'un rassemblement anti-Poutine et d'avoir refusé d'obéir aux ordres de la police. Seul le rassemblement était autorisé, pas la marche dans les rues de Moscou. Il a été arrêté samedi, il est détenu depuis et a été condamné à cinq jours de prison. Kasparov, chef de file du mouvement L'Autre Russie, avait jugé dès samedi sa condamnation "non fondée". "J'ai été arrêté alors que la manifestation était terminée", avait-il insisté devant la presse, en annonçant son intention de faire appel.

Une cinquantaine de manifestants dont Boris Nemtsov, l'opposant libéral, candidat déclaré à la présidentielle russe de mars 2008, ont également été interpellés dimanche par la police anti-émeute. Ils avaient manifesté à Saint-Pétersbourg. Nemtsov a depuis été libéré.

Paris et Washington se sont dits inquiets de ces arrestations d'opposants. "Les Etats-Unis s'inquiètent des informations faisant état de comportements agressifs à l'encontre de manifestants de l'opposition hier (samedi) à Moscou de la part des autorités russes", a indiqué le département d'Etat dans un communiqué. Bernard Kouchner a lui demandé des explications à la Russie concernant ces arrestations. "Tout cela mérite une explication. Ca paraît très inutile et ne donne pas une belle image au moment de l'élection", a estimé le ministre des affaires étrangères français.