Royal dénonce "le début de la fin de la sécurité sociale"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Ségolène Royal s'est rendue vendredi au cabinet d'un médecin généraliste parisien pour y dénoncer, lors d'un bref dialogue avec le praticien et un patient, l'instauration des franchises médicales qui signe, selon elle, "le début de la fin de la sécurité sociale".

La mise en place des franchises médicales "est une faute grave parce que l'accès aux soins, c'est une sécurité de base et je n'accepte pas qu'on touche à une sécurité de base", a déclaré vendredi Ségolène Royal. Avant le passage au Sénat du projet de loi adopté par l'Assemblée nationale et instituant une franchise de 0,50 euro par boîte de médicament, l'ex-candidate PS à l'élection présidentielle avait choisi d'aborder ce thème lors d'une visite organisée au cabinet d'un médecin du XVIIIe arrondissement de la capitale.

Selon Ségolène Royal, ce prélèvement est "une atteinte très profonde aux principes de la sécurité sociale". "C'est le début de la fin de la sécurité sociale." D'une part "la sécurité sociale, c'est d'abord payer en fonction de ses revenus, et non pas tout le monde pareil" et d'autre part, "on va faire payer les malades pour les malades". "C'est un système absurde qui consiste à faire payer par les personnes âgées la recherche sur les maladies des personnes âgées", a-t-elle ajouté, puisque le gouvernement prévoit d'affecter le produit des franchises (800 millions d'euros) à la recherche sur la maladie d'Alzheimer. "Ceux qui n'ont pas beaucoup de sous, les personnes âgées, ceux qui sont très malades et qui sont aujourd'hui remboursés à 100%, ceux qui ont le cancer, ceux qui sont diabétiques, ceux qui ont la maladie d'Alzheimer, les personnes dépendantes vont devoir payer pour accéder aux soins", s'est-elle insurgée.

L'ex-candidate s'est dite "étonnée que Martin Hirsch cautionne cette réforme". Le Haut-Commissaire aux Solidarités actives "faisait partie de mon équipe de campagne, je sais qu'il pense comme moi", a-t-elle ajouté, concédant qu'"on lui doit" l'exonération des franchises pour les bénéficiaires de la CMU.