Royal attendue sur les questions économiques

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Administrator User , modifié à
Après sa "phase d'écoute" des Français, Ségolène Royal est particulièrement attendue dimanche sur ses propositions économiques et sociales, un terrain investi par Nicolas Sarkozy ces dernières semaines et sur lequel elle est restée évasive, estiment des analystes.

Cela devait se passer à Montreuil, cela se passera finalement à Villepinte. On attend 8.000 personnes. Dimanche, tous les yeux seront rivés vers Ségolène Royal qui présentera les grandes lignes de son programme présidentiel. Parmi ces grandes orientations figureront les propositions économiques. Affirmant s'inspirer des débats participatifs qu'elle a lancés dans toute la France, la candidate socialiste a pour l'heure laissé de côté dans ses discours les problématiques du budget ou de la dette et s'est concentrée sur une économie "au service de l'humain et du bien être". "Il faut tenir parole, à la fois dépenser mieux, lutter contre les gaspillages et en même temps ne pas en rabattre sur les services publics à un moment où les fractures sociales sont en train d'augmenter", estimait-elle fin janvier sur Europe 1, renvoyant au 11 février toute déclaration sur la croissance, l'endettement ou la fiscalité, après les tiraillements apparus entre elle et le premier secrétaire du PS, François Hollande. Par ailleurs, Ségolène Royal a chargé l'ancien ministre de l'Economie Dominique Strauss-Kahn d'un rapport sur la fiscalité, dont elle a pris connaissance cette semaine. Comme le prévoit le projet présidentiel du PS, la candidate s'est prononcée pour la création d'un "impôt citoyen" résultant de la fusion entre l'impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG). Affichant sa volonté de "taxer plus le capital que le travail", elle a proposé "de faire reposer les cotisations (patronales) sur l'ensemble de la richesse produite - la valeur ajoutée - plutôt que sur les seuls salaires", concédant toutefois que cette réforme n'est "pas simple". Tout au long de la campagne pour l'investiture socialiste, elle a également insisté sur sa volonté de défendre les "petits retraités qui ne mangent qu'un repas par jour" ou les foyers modestes assaillis par les "publicités scandaleuses" pour les crédits à la consommation. Lors de ses derniers meetings, devant les jeunes ou aux Antilles, Ségolène Royal a multiplié les promesses, sans chiffrer ces mesures ni proposer des pistes de financement. Après la publication des principales mesures économiques et sociales de Nicolas Sarkozy dans Le Monde mi-janvier, Ségolène Royal s'est inscrite en faux contre les projets du candidat de l'UMP - franchise médicale de 100 euros, allongement de la durée du travail ou allègements des charges patronales sur les heures supplémentaires - refusant le "recul des solidarités" et l'avènement d'une société du "tous contre tous". Côté emploi, la candidate du PS a repris à son compte l'ambition du PS de diviser le nombre de demandeurs d'emploi par deux pour le faire passer sous la barre des 5% avant 2012. Le contrat à durée indéterminée "doit redevenir la norme", les cotisations patronales doivent être "modulées" en fonction des embauches et les aides publiques "conditionnées" par des engagements en matière de salaires et d'emploi, expliquait-elle dans sa profession de foi de candidate à l'investiture PS. Elle a en revanche pris quelques distances avec certaines mesures phares du projet du PS pour 2007, adopté à l'unanimité en juillet dernier, comme l'extension des 35h aux entreprises de moins de 20 salariés ou l'augmentation du Smic à 1.500 euros.