Rocard pour un accord PS-UDF, Bayrou satisfait, Royal n'en veut pas

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Administrator User , modifié à
Michel Rocard se déclare favorable à un accord entre Ségolène Royal et François Bayrou avant le premier tour de la présidentielle pour "battre la coalition de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen". François Bayrou a salué la proposition "très importante" de l'ancien Premier ministre. Ségolène Royal a, pour sa part, dit qu'elle ne voulait pas en entendre parler.

Le nouveau pavé dans la mare de cette campagne présidentielle a été lancé hier par Michel Rocard. L'ancien Premier ministre appelle à une alliance Ségolène Royal - François Bayrou avant le premier tour pour battre Nicolas Sarkozy et "éviter un gâchis social". Michel Rocard, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde daté du jour, affirme que "si Nicolas Sarkozy est élu dans quelques semaines, nous n'aurons aucune excuse. L'UMP gagnera les élections législatives qui suivront ; et pendant cinq ans, la France va souffrir". Appelant de ses voeux "une alliance et constructive" entre le candidat centriste et sa rivale socialiste, Michel Rocard ne précise pas en revanche la forme que pourrait prendre un tel accord électoral. Mais il estime que les deux candidats peuvent se rejoindre sur les questions fondamentales. "Isolés, ni eux (les centristes), ni nous (les socialistes), n'avons aucune chance de battre la coalition de Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen", affirme le député européen. Cette tribune a été saluée hier, dans l'après-midi, par François Bayrou. "Ceci est une nouvelle très importante, un signe très important de changement de la part de l'un de ceux qui ont exercé au Parti socialiste les responsabilités de premier plan", a-t-il expliqué. "Je suis persuadé qu'on peut faire travailler ensemble des socialistes ouverts, des gaullistes, autour d'une force du centre qui assumera elle aussi sa personnalité", a ajouté le candidat de l'UDF. Selon François Bayrou, "il faudra bien en effet qu'on soit capable de dépasser les frontières du passé pour proposer à la France une action différente et une majorité différente". Plus tôt, François Hollande avait déclaré pour sa part qu'il n'y avait pas "d'alliance concevable entre la gauche et une partie de la droite". Ségolène Royal, de son côté, a éludé les questions relatives à l'appel de Michel Rocard. "Mon énergie est toute entière tournée vers la conviction, vers la conquête de la confiance des Français pour redresser la France et pour répondre aux vraies questions", a déclaré la candidate socialiste interrogée sur l'opportunité d'une alliance entre les socialistes et le centre à sa sortie de l'usine Alstom de Belfort. "La préoccupation qui est la mienne aujourd'hui, c'est d'être en dialogue direct avec les Français sur leurs vrais problèmes", a-t-elle insisté, en énumérant la précarité, le chômage, la baisse du pouvoir d'achat, le "délitement de la santé" ou "la question du paiement des petites retraites".