Rocard finalement pas si pessimiste sur l'avenir du PS

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Michel Rocard a confié qu'il n'était finalement "pas pessimiste" sur la capacité du Parti socialiste à se transformer rapidement. L'ancien Premier ministre de François Mitterrand était invité à s'exprimer lors d'une table-ronde sur le thème "Où en est la gauche" à l'université d'été du PS, aux côtés de Bertrand Delanoë, Julien Dray et Arnaud Montebourg.

Le début de l'allocution de Michel Rocard à l'université d'été du PS, trois jours après l'annonce de son entrée dans une commission gouvernementale, a été salué par des huées dans la salle. Devant la multiplication des questions acides de militants sur "l'ouverture" pratiquée par Nicolas Sarkozy, Marylise Lebranchu, modératrice du débat, a pris la défense de Michel Rocard. "Ceux qui ont accepté d'entrer au gouvernement ne sont pas socialistes ou ne sont plus socialistes. Mais je fais une différence importante avec la participation à des groupes de travail", a déclaré l'ancienne ministre de la Justice, rappelant avoir tenté l'expérience lors de son passage place Vendôme.

Michel Rocard, qui se désolait d'un parti "où l'on a arrêté de penser depuis quinze ans" à son arrivée à La Rochelle vendredi, s'est félicité samedi de la teneur des débats. "C'est un beau succès (...) Il faut une seconde étape il faut que nous passions à la capacité d'écrire un projet, un objet présentable à l'opinion", a-t-il déclaré à sa sortie. "Je ne suis pas pessimiste sur le fait d'y arriver en un an, un an et demi, à condition que le monde journalistique nous fiche la paix sur les problèmes d'hommes pendant ce temps. C'est une condition majeure", a-t-il ajouté. "Nous n'avons pas besoin de chef charismatique pour l'offensive tant que nous faisons le produit de l'offensive", a-t-il expliqué à la tribune.

Après trois défaites présidentielles consécutives, les socialistes doivent sortir du "marasme masochiste de la rumination de l'échec". Pour "passer de la politique de la posture à la politique du résultat", le penseur de la "deuxième gauche" veut se débarrasser des trois critères de définition "traînés" par le PS: sa proximité supposée avec le Parti communiste, l'étatisme - le PS a "trop laissé tomber les problèmes de la production et de l'entreprise" - et le "syndrome de la demande".