Retraites : l’Elysée affiche sa sérénité

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avec Yaël Goosz , modifié à
Pour l’exécutif, la protestation n’augmente pas. Le calendrier de la réforme est maintenu.

Au soir de la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites depuis la rentrée de septembre, le mot d’ordre à l’Elysée est "sérénité", selon les informations recueillies par Europe 1 auprès de proches du président de la République. L’exécutif estime que la mobilisation ne s’est pas renforcée et que le projet de loi n’est donc pas menacé.

"Soyons, bons garçons. Au pire, le mouvement stagne. Au mieux, il baisse", a confié un proche conseiller de Nicolas Sarkozy.

"Il n'y a pas d'amplification"

Les syndicats avaient choisi d’organiser cette nouvelle journée de protestation un samedi pour attirer plus de salariés du privé. Les étudiants et les lycéens devaient aussi se joindre en masse au mouvement. Or l’exécutif estime que le scénario d’un mouvement anti-CPE bis n’est pas en train de se reproduire.

"Chacun reconnait qu'il n'y a pas d'amplification du mouvement", a commenté Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement. "On n'a pas une progression de manifestants, on a plutôt une légère inflexion", a analysé de son côté Georges Tron, le secrétaire d'Etat chargé de la Fonction publique. "On n'a pas les mêmes manifestants, ce qui laisse à penser qu'en réalité les personnes qui ont manifesté jusqu'à présent et auxquelles on a adressé les messages, ont plus ou moins compris ce qu'on voulait leur dire", a-t-il ajouté.

En attendant le débat au Sénat

Le calendrier de la réforme est désormais très serré. Le texte, déjà voté par l’Assemblée nationale, doit être entériné entre le 15 et le 20 octobre au Sénat. L'article qui prévoit le passage de l'âge légal à la retraite pourrait lui être voté avant le 12 octobre, soit avant la prochaine journée de mobilisation annoncée par les syndicats pour le 12 octobre.

Luc Chatel a cependant promis que le passage au Sénat serait l’occasion de procéder à "un certain nombre d'éclaircissements et d’avancées". Il y a une semaine, François Fillon avait répété : "Non, avec le président de la République nous ne retirerons pas ce projet de réforme parce qu'il est nécessaire et raisonnable".