Retraites : Villepin veut un compromis

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Aurélie Frex (avec AFP) , modifié à
L’ex-Premier ministre a appelé samedi au rassemblement, plaidant pour un "compromis".

"L'exigence de compromis est au coeur de la vie politique", a déclaré Dominique de Villepin samedi, dans le cadre du forum des Jeunes solidaires, émanant de la création en juin dernier de son mouvement politique. "C'est vrai que pour des responsables politiques, le compromis ça apparaît toujours un peu comme pour un méchant petit garçon de baisser son pantalon. Mais en politique, il faut être capable de faire aussi humilité pour faire avancer la France", a-t-il lancé durant ce discours tenu à Paris.

"Je pense aujourd'hui que le compromis grandit la politique et grandit ceux qui savent être capables de le faire (...) dès lors que l'intérêt de notre pays, c'est d'utiliser la main droite et la main gauche pour plus de sécurité des Français", a-t-il conseillé.

Il faisait ainsi référence au débat actuel sur les retraites, deux jours après une journée d’action qui a rassemblé 1 à 3 millions de personnes dans les rues. "Ce projet, s'il n'est pas plus juste, il aura une durée de vie extrêmement courte et se retournera contre ses auteurs qui penseront avoir (...) franchi une haie et qui se rendront compte qu'en fait, ils ont bousculé les Français et n'ont pas su trouver les voies d'un compromis qui aurait pu grandir la politique", a-t-il estimé devant la presse.

"On n’a pas entendu la rue"

D’après l’ancien Premier ministre, les personnes les plus concernées par la réforme ne se sont pas faites entendre : "on n'a pas entendu la rue, on n'a pas entendu les experts, les citoyens, les femmes, on n'a pas entendu parce qu'on n'a pas voulu entendre".

Celui qui est bien placé dans les sondages concernant l'élection présidentielle de 2012 montre ainsi qu’uil a tiré les leçons de ses années Matignon, et notamment de la levée de boucliers contre le Contrat première embauche, en 2006. "Je l'ai vécu, quand on est aux affaires, on peut avoir le sentiment qu'il y a quelque honneur à tenir bon quoi qu'il arrive et à s'ériger en une sorte de capitaine courage. Eh bien on le paie parfois très cher", a-t-il prévenu.