"Je voudrais avant tout écarter fermement une idée, agitée à chaque fois par tous ceux qui prétendent vouloir une vraie réforme. Ceux-là plaident pour la création d'un grand régime unifié de retraite, par points", a déclaré le Premier ministre dans un discours prononcé à l'occasion des 60 ans de l'Agirc, le régime de retraite complémentaire des cadres du privé. "Je suis très réticent, pour ne pas dire plus, sur cette remise à plat", a ajouté François Fillon.
Pas de révolution donc, mais une confirmation : le passage d'une durée de cotisation de 40 à 41 ans pour obtenir une retraite à taux plein s'étalera sur trois ans entre 2009 et 2012. Le Premier ministre avait déjà fixé cet objectif dans son discours de politique générale prononcé le 3 juillet dernier.
François Fillon a également annoncé des "ajustements" probables pour le dispositif "carrières longues", qui donne la possibilité à ceux qui ont commencé à travailler tôt de partir à la retraite avant 60 ans, en raison du coût "important" de cette "mesure". "Mais derrière ce coût", pondère le Premier ministre, "il y a un geste d'authentique justice sociale". "Les 400.000 personnes qui en bénéficient à ce jour l'ont mérité. Et c'est encore la façon la plus objective de prendre en compte la pénibilité", a-t-il ajouté en forme de clin d'oeil aux régimes spéciaux.
Le Premier ministre s'est enfin fixé un objectif : parvenir à l'équilibre du régime général des retraites en 2012, alors que le déficit prévisible à cette date est actuellement estimé entre 8 et 10 milliards d'euros.
Etienne Guffroy (d'après agence)